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Le scrutin serré à l’AACC a penché en faveur du président d'Australie au détriment de Jean-Paul Brunier et Edouard de Pouzilhac.

«Expérimenté», «intelligent» et «nuancé». Tels sont quelques-uns des qualificatifs qui décrivent, de l'avis de ses pairs, le nouveau président de l'Association des agences-conseils en communication (AACC). C'est pourtant d'une courte tête que Vincent Leclabart, 62 ans, a été élu mardi 11 juin. Avec 17 voix, il devance d'une unité un tandem composé de Jean-Paul Brunier et Edouard de Pouzilhac.

De manière symbolique, on peut y voir l'affrontement de deux camps, puisque Vincent Leclabart préside Australie, l'un des plus grands groupes indépendants de communication de l'Hexagone, tandis que Jean-Paul Brunier est président en France de Leo Burnett (Publicis Groupe).

Après une campagne durant laquelle il s'est exprimé dans des médias économiques (BFM Business, La Tribune), Vincent Leclabart prendra ses fonctions en remplacement de Frédéric Winckler, qui ne s'est pas représenté au terme de son mandat. Il est en effet désormais passé du côté des annonceurs, à la suite de son accession au poste de directeur de la communication et des événements chez Louis Vuitton.

 

Un secteur en mal de considération

Dans le communiqué de l'AACC qui annonce l'élection de Vincent Leclabart, ce dernier précise: «Nos métiers de la communication [...] ne bénéficient pas d'une considération suffisante de toutes leurs parties prenantes: clients, opinion publique, gouvernement... Et c'est cela que j'aimerais essayer de faire évoluer durant mon mandat à la tête de l'AACC.»

Contactés par Stratégies, ni Vincent Leclabart ni l'AACC n'ont souhaité s'exprimer. Proche de patrons de petites et moyennes entreprises, qui sont pour certains ses clients, l'homme bénéficie d'une solide réputation dans le milieu des affaires. Son agence détient en outre le budget de l'enseigne de distribution de Michel-Edouard Leclerc.

«C'est un très bon candidat et publicitaire à la fois qui a été élu, souligne avec fair-play Jean-Paul Brunier. Edouard de Pouzilhac et moi-même avions le même point de vue sur le rôle économique de notre métier que Vincent Leclabart. La différence se situait surtout dans notre différence de ton et d'interprétation. Nous sommes convaincus qu'il ne faut pas présenter la communication comme une victime.»

L'axe principal du tandem reposait sur l'idée que les porte-parole de la communication d'aujourd'hui ne sont pas les bons. «Le métier n'est plus le même qu'il y a vingt ans, mais les médias généralistes continuent à faire intervenir toujours les mêmes publicitaires, regrette Jean-Paul Brunier. On ne peut pas réduire la communication actuelle à Jacques Séguéla et à une poignée de "spin doctors" (conseillers en communication politique). Notre candidature double reflétait cette diversité de nos métiers et non une vision prométhéenne de la publicité, réduite à un homme seul qui aurait une idée qui tue.»

Interrogé par Stratégies, Jean-Paul Brunier a déclaré ne pas être du tout intéressé par le poste de président de la délégation publicité de l'AACC, actuellement occupé par Andrea Stillacci, cofondateur de l'agence Herezie. «Je crois également que Edouard de Pouzilhac conservera sa place à la tête de la délégation interactive, il le mérite en tout cas», considère-t-il. C'est le 9 juillet que l'on connaîtra le nouveau bureau de l'AACC constitué par Vincent Leclabart.

 

Encadré

 

5 nouveaux administrateurs

 

Mardi 11 juin, cinq nouveaux administrateurs ont également été élus: Agathe Bousquet (Havas Worldwide Paris), François Garcia (X-Prime Groupe), Jérôme Guilbert (McCann Paris), Joseph Kouli (Leg) et Anne Vincent (TBWA Paris).

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