Depuis 2007, année d'acquisition de l'agence Lonsdale, Frédéric Messian n'a qu'un objectif: hisser cette belle endormie au rang de grande agence française de design global. Il lui manquait encore une forte expertise en architecture commerciale. Une lacune désormais comblée avec l'acquisition de l'agence Western Design, spécialisée en retail. «Cette activité était inexistante à l'agence. Je l'ai développée avec Sandra Jachet, venue d'Interbrand», raconte Frédéric Messian. Depuis, Lonsdale a signé avec succès plusieurs concepts pour Nicolas, Malakoff Médéric, Lafuma, Lacoste ou Club Med Gym. Mais il lui fallait monter en puissance face aux pointures du marché (Saguez & Partners, W & Cie, AKDV, Market Value, Malherbes...).
Avec Western Design, Lonsdale joue la complémentarité. L'agence, créée en 1999 par Loïc Delafoulhouze, Dominic Desmons et Julie Verdeau, nouveaux associés de Lonsdale, dispose d'une expertise particulière dans les univers beauté, hôtellerie, distribution et textile. Elle a donné naissance à la marque de cosmétique Nickel et accompagne les spas Deep Nature et Cinq Mondes, La Halle aux chaussures, la marque de vêtements pour enfants Orchestra ou Aelia, un spécialiste de l'exploitation de zones commerciales dans les aéroports. Western Design, qui emploie douze collaborateurs, est par ailleurs plus internationale que Lonsdale. Elle réalise 30% de son chiffre d'affaires (1,5 million d'euros) entre l'Asie et la Russie.
L'expertise digitale n'est pas oubliée
Ainsi armée, Lonsdale va pouvoir accélérer son développement sur le retail, un secteur en forte croissance. «Plus que jamais, les marques ont besoin de conseil, explique Frédéric Messian. Elles ont compris que le commerce ennuyeux, c'est fini, qu'il faut offrir aux consommateurs des expériences nouvelles et enrichissantes quand l'arrivée des nouvelles technologies bouleversent le point de vente». Lonsdale, par ailleurs présente dans le packaging et le corporate, souhaite dorénavant renforcer son expertise digitale. Elle est en bonne voie pour atteindre son objectif malgré la crise: un groupe de cent salariés affichant dix millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015.