Comme Bonaparte en son armée d’Italie, Bolloré est partout et voit tout. Pas seulement au-delà des Alpes, à Mediaset et Telecom Italia, où il cherche à consolider ses positions (28,8 % et 23,4 %). On le sait également en Espagne, où il vient d’acquérir près de 10 % de Prisa. Ou en Afrique dont il lorgne la partie anglophone avec ses 12 % de Multichoice. Sans oublier bien sûr la France et l’Europe toute entière. Certains le voient avec certitude à Lagardère soit pour prendre tout le groupe, au prix de quelques rétrocessions après une OPA, soit pour s’emparer d’Europe 1 et l’adosser à CNews. À moins qu’il ne jette son dévolu sur M6-RTL via RTL Group… D’autres s’interrogent sur ses plans de bataille dans la presse et l’édition, une fois digérée l’acquisition de Prisma et opéré un éventuel rapprochement Editis-Hachette. Et dans la publicité ? L’idée toujours démentie d’une fusion avec Publicis n’obéit-il pour lui à aucun intérêt stratégique ? Une chose est sûre. Avec l’entrée en Bourse prochaine d’Universal Music et les 6 milliards d’euros tirés de la cession de 20% à Tencent, Bolloré ne met pas seulement fin à la décote de holding de Vivendi. Il valorise ses 27 % dans ce groupe, gonfle son cours de Bourse et grossit le pactole qu’il mettra demain dans une offensive sur les médias. Comme Bonaparte, il volera alors comme l’éclair et frappera comme la foudre.