Pour prévenir le surmenage dès la rentrée, il existe des astuces simples et peu onéreuses. Les conseils de Philippe Rodet, médecin spécialiste du stress au travail et auteur de l’ouvrage « Le Bonheur sans ordonnance » (éditions Eyrolles).
1. Réussir ses vacances
De nombreuses études ont montré que les vacances ne permettaient pas aux professionnels de récupérer. Pour que les congés soient profitables, il faut se donner quelques moyens. « Par exemple, on croit à tort que l’inaction est régénératrice, explique Philippe Rodet, médecin spécialiste du stress au travail. Un changement brutal de rythme, passer d’une période très active à une phase très passive, peut paradoxalement générer beaucoup de stress et conduire à des petits maux : rhume, lumbago, déprime… » L’absence de l’hormone qui aide à tenir un rythme chargé et la sur-stimulation peut provoquer un effet de manque. Il est donc recommandé de débuter les vacances par des activités planifiées, en veillant bien sûr à ne pas reproduire un surmenage, en privilégiant des activités calmes et ressourçantes : musées, parcs naturels, randonnées, etc.
2. Se protéger à la rentrée
De la même manière, essayer, autant que faire se peut, de reprendre le rythme de manière progressive, avec un planning souple la première semaine. Pour faire perdurer l’état d’esprit des vacances, planifier ces activités ressourçantes pendant le temps libre. « Au Canada, des médecins ont la possibilité de prescrire des visites au musée tandis qu’en Écosse, les promenades dans la nature sont remboursées par la sécurité sociale », rappelle Philippe Rodet. La marche, la nage, les musées, les spectacles, protègent du stress. Pour concilier travail et marche, le médecin conseille par exemple de faire une partie de son trajet quotidien à pied.
3. Prendre un temps de réflexion en fin de journée
Il existe des exercices très simples à intégrer à sa routine. Philippe Rodet conseille par exemple, chaque soir, avant de quitter le bureau, de prendre un temps pour passer en revue les difficultés de la journée. Une minute de réflexion pour chacune. Si une solution se dégage, la difficulté disparaît, sinon il faut la noter sur un agenda pour la résoudre le lendemain. Objectif : se délester de sa charge mentale, de l’impression d’inachevé, pour rentrer chez soi plus léger.
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4. Pratiquer l’hypnose en pleine conscience
Autre exercice : partager une page de papier en deux colonnes. D’un côté, lister les difficultés du jour, de l’autre ce qui s’est bien passé, au sens large (un sourire, une marque de reconnaissance…). Noter tous les petits succès remportés sur une feuille de papier : un client que l’on a réussi à convaincre, un travail d’équipe réussi, etc. Repérer les trois points positifs les plus importants et se forcer à y penser le soir au coucher. Ici, l’ocytocine, une hormone apaisante, va agir et réduire le stress. « Cet outil permet d’augmenter le sentiment d’efficacité personnelle, donne plus d’optimisme, de confiance, et permet de mieux dormir », indique Philippe Rodet.
5. Se protéger des émotions négatives
Saviez-vous que les émotions négatives étaient plus intenses que les émotions positives ? « En se retenant de n’exprimer que les petits tracas, les frustrations ou les déconvenues à ses collègues, on va protéger le groupe », explique le médecin. Un dernier petit exercice : pour une émotion négative partagée en entreprise, faire l’effort d’en partager une positive. Bonne rentrée !
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