Management

À l’heure où le pouvoir d’achat devient une priorité du fait de l’envolée de l’inflation, nombre de start-up proposent de rendre plus accessibles des avantages existants ou méconnus que les entreprises peuvent accorder à leurs salariés.

Avec une inflation supérieure à 5% sur un an, les entreprises font face à des demandes légitimes de hausses des salaires. En parallèle des réponses qu'elles apportent, elles peuvent mettre en action une série de leviers pour préserver, voire améliorer le pouvoir d’achat de leur salariés.

- L'indemnité télétravail

Le covid a popularisé le télétravail, moins l'indemnité qui lui est liée. Couvrant les équipements (ordinateur, bureau, sièges...) et les coûts (électricité, chauffage), celle-ci se subdivise en deux options. Dans la première, l'entreprise peut financer un montant sans plafond mais à hauteur de 50 %, le salarié finançant l'autre moitié. Dans la seconde, l'entreprise peut financer l'intégralité de l'indemnité mais le plafond maximal est fixé à 50 euros par mois, soit 10 euros par jour et par semaine. « Globalement, les entreprises privilégient le financement à 100 % pour s'épargner les démarches (contrôle des justificatifs, saisie des éléments dans le bulletin de paie, virement des sommes, archivage des justificatifs pour un éventuel contrôle Urssaf…), explique Benjamin Suchar, fondateur de Worklife, un dispositif qui cumule sur une carte de paiement tous les avantages accordés par l’employeur. Chez Worklife, les entreprises optent plutôt pour le financement à hauteur de 50 % et fixent des plafonds plus élevés. Certaines vont même jusqu'à financer 2 000 euros par an et par salarié, soit un total de 4 000 euros si le salarié finance les 50 % restants à sa charge. »

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- Gérer en direct les notes de frais

Selon Mooncard, une start-up qui commercialise une solution permettant aux entreprises de prendre en charge immédiatement la part qui leur revient dans les notes de frais, les avances consenties traditionnellement par les salariés pèsent lourd dans leurs budgets. « Des employés peuvent se trouver un difficulté financière du fait de ces montants qui ne sont pas toujours remboursés à temps, ce qui peut engendrer des agios », explique Tristan Leteurtre, cofondateur de la société. Selon les données fournies par Mooncard, 20 % des salariés doivent faire des notes de frais au moins une fois par an, soit 3 à 4 millions d’actifs qui génèrent un volume financier global de… 50 milliards d’euros. De quoi soulager un peu ses finances et éviter des pertes inutiles. Selon Mooncard, près de la moitié des cadres (46 %) ont déjà renoncé à se faire rembourser des notes de frais, du fait de la difficulté du process, des aléas (perte du ticket de parking, etc) ou du ratio temps à y consacrer / montant du remboursement. Enfin, 16 % ont indiqué avoir « souvent » renoncé à se faire rembourser.

- Le forfait mobilité durable

Être récompensé dès lors qu'on a recours à une mobilité douce (vélo, covoiturage, transport en commun), c'est l'esprit de ce forfait qui comprend une option par laquelle l'entreprise peut accorder au salarié jusqu'à 500 euros par an pour financer des mobilités dites « durables ». Ce dispositif concerne principalement les salariés en zone urbaine ou ayant un trajet domicile-travail de courte durée. L'autre option est l'indemnité automobile, elle même fondée sur l'indemnisation kilométrique calculée à partir de la distance parcourue et de la puissance du véhicule. « Pour un trajet domicile-travail d'une vingtaine de kilomètres, cela peut représenter jusqu'à 4 ou 5 000 euros par an (essence, parking, péages), explique Benjamin Suchar. Selon les entreprises, le financement peut aller de 0 % à 100 %. En moyenne, la plupart des entreprises proposent un financement annuel à hauteur de 1 200 euros. En moyenne, 80 % des entreprises financent cet avantage en intégralité et 20 % à hauteur de la motié des dépenses. » Aujourd'hui, en France, moins d'un cinquième (17 %) des salariés bénéficient d'un remboursement kilométrique, selon Worklife. Cet état de fait tient d'abord à la méconnaissance du dispositif, relève Benjamin Suchar : « L'indemnité kilométrique est souvent perçue comme un élément des frais professionnels. Beaucoup de DRH ignorent simplement ce dispositif. C'est par ailleurs un avantage complexe à mettre en œuvre puisque l'entreprise doit collecter les justificatifs (carte grise, distances parcourues), il faut aussi gérer tous ces avantages pour l'Urssaf. Nous facilitons cette gestion puisque c'est le salarié, lorsqu'il s'enregistre sur l'application, qui va fournir tous les justificatifs. Nous effectuons par ailleurs la connexion entre notre application et le bulletin de paie. L'entreprise n'a plus à effectuer de traitement manuel. »

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- Les services à la personne

Le financement des services à la personne est un autre avantage dont peuvent bénéficier les salariés. « Il permet de financer la garde d'enfants ou l'aide apportée à un proche dépendant ou du soutien scolaire en présentiel, explique Benjamin Suchar. En finançant cet avantage, l'entreprise bénéficie par ailleurs d'un crédit d'impôt de 25 %. Autrement dit, lorsqu'elle finance 100 euros nets, cela ne lui coûte que 75 euros au lieu de 180 euros sans aucune exonération. L'entreprise peut financer jusqu'à 1 830 euros par an et par salarié. »

- L'aide aux activités physiques

Enfin, autre avantage : les entreprises peuvent financer à hauteur de 171,40 € par salarié et par an de prestations d'activités physiques et sportives tels que des cours collectifs de sport. Les start-up ont flairé une opportunité. Adopter une solution digitale permet en effet aux entreprises de réduire leur gestion administrative mais aussi de valoriser leur politique RH puisque les salariés vont utiliser au quotidien des outils portant le logo de leur entreprise. Psychologiquement, l’impact est autrement plus puissant qu'une simple mention du montant de cette aide sur un bulletin de paie.

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- L’auto-gestion de l’acompte sur salaire

Pour éviter les découverts, Rosaly propose aux entreprises de laisser les salariés gérer eux-mêmes le droit à l’acompte sur salaire à travers une application dédiée. « Ce dispositif évite au salarié d'être à découvert ou de devoir recourir à des micro-crédits ou des crédits à la consommation, explique la fondatrice Arbia Smiti. Il peut savoir à tout moment ce qui lui reste réellement, c'est-à-dire en déduisant les dépenses contraintes (logement, électricité, téléphone, etc). » Selon Rosaly, les banques perçoivent chaque année 7 milliards d'euros d'intérêts grâce aux agios des découverts, auxquels il faut ajouter 20 milliards d'euros d'intérêts perçus sur les micro-crédits et les crédits à la consommation que souscrivent les salariés pour faire face aux imprévus.

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