Carte blanche
Emmanuel Lallevé, directeur de la création d'Ogilvy & Mather, évoque ses sources d'inspirations, des artistes contemporains aux jeux vidéo en passant par la génération Y.

David Droga

«Le travail de David Droga m’inspire particulièrement… Il arrive à mélanger grammaire universelle et craft à l’européenne, ce qui fait qu’il maîtrise à la fois la comédie, que réussissent très bien les Américains, et l’esthétisme d’un film qui n’a pas besoin de mots. Il y a deux exemples qui représentent très bien cette idée: le film qu’il a fait pour Hennessy sur le voyage dans la stratosphère et au centre de la terre des père et fils Piccard, et le film pour Johnsonville avec cet humour complètement absurde autour du repas de famille.»

 

 

 

Les jeux vidéo

«L’univers des jeux vidéo est à la croisée du scientifique, de l’artistique et de la recherche. À chaque fois que les concepteurs doivent construire un nouveau monde, ils l'étudient au détail près pour qu’il soit cohérent. Par exemple dans les jeux de guerre futuristes, il leur faut penser les armes de demain et qu’elles soient réalistes, inventer un pistolet à rayon laser ne suffit pas. C’est très inspirant pour nous quand nous devons créer du contenu de marque. Et quelle marque ne rêverait pas de garder les consommateurs en haleine huit heures d’affilée, à l’image des grands jeux vidéo...»

 

 

Kehinde Wiley

«Le luxe et la mode de manière générale sont toujours très en avance sur tout le reste. L’art contemporain est le seul secteur où elle est battue. Les marques haut de gamme travaillent d’ailleurs de plus en plus avec des artistes –à l'image de Gucci qui a fait appel à un graffeur. Les agences devraient faire de même. Il y en a un qui est particulièrement inspirant pour moi, c’est Kehinde Wiley. Il s’amuse à détourner les icônes religieuses avec des personnages afro-américains qu’il met en scène sur des toiles monumentales, très colorées, très pop, et ça crée une tension et un choc intéressant. Il a réinventé une iconographie publicitaire.»

 

 

Les digital natives

«La génération Y, née dans le digital, a amené avec elle une nouvelle forme de hiérarchie dans les entreprises. Emmanuelle Duez, qui a lancé la start-up destinée aux entreprises The Boson Project, en parle très bien. Elle attaque le modèle des études supérieures, expliquant que les jeunes changent de métier tous les deux ans parce qu'ils se lassent vite, se rêvent auto-entrepreneurs, et sont dans un système d'auto-formation. C'est inspirant pour les agences parce que nous devons repenser nos modèles en fonction des aspirations de cette génération si nous voulons la fidéliser et exploiter son potentiel.»

 

 

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