Communiquer, c’est parler. Certains diraient que c’est surtout répondre ! Hélas, on ne répond plus beaucoup. Le foisonnement de mails, messages, et sollicitations messagères dépasse l’entendement humain. « La non-réponse comme phénomène généralisé », indiquait une étude du cabinet Occurrence, avec 72% de pratiquants réguliers de cette nouvelle religion du silence. À tel point qu’on s’envoie des textos pour se demander si l’on a pu écouter le message vocal qui indiquait d’aller vérifier ses mails. Ça énerve, la non-réponse. C’est la frustration permanente. Elle fâche, questionne sur soi, déconsidère. Le « ghosting » si décrié aujourd’hui, dans toute sa splendeur… Et qui de meilleur pour ghoster que les journalistes ? Nouveaux adeptes démesurés du non-responsing ! Et c’est ce qui fait bouilling les consultants en relation presse, adeptes du communiking, même obligés d’avoir du responsing pour rassuring le clienting ! Alors ils insistent, envoient messages sur messages, passent une tête sur Linkedin, un coup de pied sur Twitter, un copier/coller sur Messenger, renvoient trois fois le mail avec tous les collègues ou les supérieurs, indiquant « qu’ils n’arrivent pas à nous joindre », sous-entendu: « vous bossez un peu, les journaleux ? » Oui, on bosse ! On vous lit, vous et les 350 autres personnes comme vous qui nous sollicitent par jour. Ne nous en voulez pas, ne vous énervez pas. On vous lit. On vous jure qu’on vous lit. Mais plus vous presserez, moins on pourra vous lire.