Depuis trente ans, le métier des relations publics a évolué. Nous avons vécu trois étapes structurantes : du métier d’attaché de presse avec une relation top-down, nous sommes passés à celui de consultant en relations médias puis publics, avec une multiplication du nombre d’interlocuteurs, et des messages portés de manière transversale. Enfin, avec l’émergence d’un métier d’influence, relations médias et communication digitale sont devenues indissociables afin de participer au rayonnement de la marque et du secteur.
Lorsque j'ai créé FHCom en 1988, les fichiers de journalistes étaient manuels, les communiqués de presse étaient envoyés par courrier et la première charte déontologique définissant le métier était publiée au Journal officiel. Depuis, internet a révolutionné les moyens de diffusion des communications, l’accès et la publication des informations, et a permis l’émergence des réseaux sociaux et la naissance d’un nouveau type de prescripteurs : les influenceurs.
Si les attentes de la part des entreprises que nous conseillons ont évolué, avec un intérêt accru pour la mesure des performances par le ROI et d’autres indicateurs spécifiques au digital tels que le reach et l’engagement, la base n’a jamais changé. Plus que jamais, les agences doivent offrir une capacité d’identification et de relais pertinents d’une information à l’ensemble des faiseurs d’opinion et des prescripteurs aux normes RGPD. La valeur clé du succès est la confiance, qu’il s’agisse de celle liée avec le journaliste ou l’influenceur, ou celle créée avec le client qui saura se reposer sur les conseils et les recommandations de son agence.
L’information doit être pertinente et non opportuniste
Nous sommes aujourd'hui dans une société de l’immédiateté, où journalistes et faiseurs d’opinion doivent garantir la publication extrêmement rapide d’informations objectives, factuelles et sourcées. Dans cette société, les lecteurs sont de plus en plus critiques et informés. On attend des entreprises et des institutions qu’elles communiquent en toute transparence, l’information doit être pertinente et non opportuniste. L’influence a plus que jamais un rôle crucial à jouer, sous réserve de reposer sur une bonne compréhension des écosystèmes des marques et une réelle capacité d’engagement. Le succès repose dès lors sur la capacité d’une agence à devenir le point de rencontre des intérêts.
L’influence d'une agence consiste à aller au-delà du conseil et de la simple médiatisation d’un message. Elle consiste à agir à la fois pour les marques, mais aussi et surtout pour l’information, afin de nourrir de façon crédible et pertinente journalistes et influenceurs. Je suis profondément convaincu que les médias traditionnels puissants ne cesseront pas d’exister et renforceront leur rôle de référence grâce à la publication de contenus de fond de grande qualité. Le digital prendra quant à lui de plus en plus d’ampleur. La part de voix recherchée par les marques sur les pure players et auprès des influenceurs va s’accroître, grâce à leur capacité de ciblage pointu.
Au cours des trente dernières années, nous avons assisté à une évolution des métiers qui se poursuit aujourd’hui avec la digitalisation, poussée par un intérêt croissant pour le savoir et l’information. En permettant l’accès au contenu, en aidant les journalistes à trouver l’inspiration et en mettant les faiseurs d’opinion et les dirigeants en contact, nous participons à l’émergence et à l’accès à des contenus variés et objectifs. Les relations médias existent depuis 1965, le journalisme depuis le 16ème siècle. Pour autant, nos relations sont désormais indissociables et nous savons que le défi de la digitalisation et l’émergence des outils qui l’accompagnent vont continuer de redéfinir des métiers de la communication et de l’information toujours plus passionnants.