Télé citoyenne. Alors que les Français soupçonnent les journalistes de ne pas résister aux pressions des partis politiques et du pouvoir (à 69%*) et aux pressions de l'argent (à 62%*), qu'il se méfie des informations véhiculées par la télé, cette dernière assume aussi, envers et contre toutes les critiques, un rôle d'alerte trop souvent tu. Elle enquête. Quitte à choquer. Après avoir révélé l'existence d'implants défaillants dans Cash investigation en novembre, la destruction d'objets neufs par Amazon dans Capital en janvier, c'est le sort des 341 000 enfants placés en France que France 3 a dénoncé dans Pièces à conviction. Les images étaient par moment insoutenables. Parce qu'elles montraient des familles d'accueil ou des encadrants violents ou maltraitants. Des abus sexuels exercés par d'autres enfants. L'État était pointé du doigt, parce qu'il laisse les départements décider voire se dépêtrer alors que les moyens sont là : 8 milliards d’euros par an. Résultat, la nomination d'un secrétaire d'État à la Protection de l'enfance neuf jours après la diffusion : Adrien Taquet a du pain sur la planche. Mais pas la peine de commander un rapport : l'enquête est déjà faite !
*Selon le baromètre de Kantar-La Croix de la confiance dans les médias
