Mobilis in mobile
Cette semaine, Stéphane Distinguin, président de Fabernovel, s'adresse en particulier à celles et ceux de ses lecteurs qui considéreraient que l'e-mail appartient au passé du numérique. Et leur envoie ce message: 50 ans après son invention, l'e-mail reste un domaine d'innovation majeure. Preuves à l'appui

Ami lecteur, si tu me connais vraiment, tu sais mon amour de l’e-mail, mon obsession de l’«inbox zero». Et je dois te dire que je ris sous cape à chaque fois qu’on annonce sa mort. Parfois, c’est pour une bonne raison, un bon produit comme Slack que nous utilisons copieusement chez Fabernovel, une des innovations de l’année selon Nicolas Bordas. Mais c’est le plus souvent un fantasme, une promesse facile et un peu démago (hein Monsieur Breton?), tant il est facile de détester ce tonneau des danaïdes.

 

Le courrier électronique a été inventé au MIT en 1965, avant la création d'Arpanet et donc bien avant l'avènement d'internet. Ray Tolimson a inventé en 1972 le «@», LE symbole du numérique, en cherchant un caractère qu’aucun mot ou adresse n’utilisait, pour séparer le nom de la personne de celui de la machine. Premier outil, plus vieil usage: que peut-on espérer de l’e-mail en 2015, 50 ans après son invention? Enormément. L’e-mail reste un domaine d’innovation majeure.

 

Ces dernières semaines, deux géants ont révélé et relevé leurs ambitions. Amazon qui s’attaque à Gmail avec Workmail. Microsoft qui se fait applaudir par les geeks du monde entier pour son application Outlook, qui, lisez-moi bien, est désormais considérée comme la meilleure application e-mail pour… Gmail sur… Iphone.

 

Mais, il n’y a pas que les grands qui rêvent: l’e-mail est un excellent domaine de création, et les Français y brillent. On peut penser à Sparrow, magnifique application rachetée par Google pour l’intégrer à son Gmail et lancer Inbox, ou à Sunrise, rachetée par Microsoft dans un domaine connexe, celui du calendrier, mais dont l’usage principal a longtemps été l’envoi d’un courrier récapitulatif de vos rendez-vous.

 

Mais l’e-mail, c’est aussi de l’infrastructure et, un peu comme le gendarme et les voleurs, les médias, les e-commerçants, etc., doivent apprendre à envoyer leurs réclames malgré des antispams toujours meilleurs, avec un besoin de suivi et de performance accru. Là encore les start-up et les Français s’illustrent: Mailjet, une vraie réussite, et Critsend, moins connu mais terriblement efficace.

 

Enfin, l’e-mail, c’est encore et toujours l’occasion d’innover dans les contenus. Preuve en est Brief.me, la dernière start-up de Laurent Mauriac et Damien Cirotteau, fondateurs de Rue89, et d’Alexandre Brachet, fondateur d’Upian. Ce nouveau média, «pur e-mail», «c’est chaque soir, un mini-journal pour y voir plus clair dans l'actualité». Un plaisir, un «digital delight» depuis son lancement.

 

Vous voyez, début 2015, on trouve même de nouvelles raisons d’avoir envie de recevoir plus d’e-mails!

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