Une fois ne sera pas coutume, je vais être laudateur et faire de la réclame. Je vais vous parler de la start-up qui m’intéresse le plus ces temps-ci: Front. Elle a tout bon depuis ses débuts, mais surtout, chronique Mobilis in mobile oblige: elle est parfaitement dans son temps et incarne les meilleures tendances actuelles.
Front est une application dont la promesse est de de permettre aux entreprises de répondre aux emails «groupés» (type [email protected] ou [email protected]) de façon efficace, en permettant aux équipes de traiter au mieux les demandes, de manière collaborative. Front étend progressivement ce concept à d’autres canaux de communication: Twitter, SMS… Vous n’avez pas tout bien compris? Vous êtes comme moi la première fois que Laurent Perrin, le co-fondateur et CTO de Front, un des meilleurs développeurs, et des plus charmants (passé chez Fabernovel), m’a expliqué pourquoi il nous quittait pour monter cette entreprise.
Ce qui rend Front tellement intéressant à mes yeux, c’est qu’elle se développe, depuis Paris et San Francisco, sur un modèle économique récent devenu la clé de voûte de l’économie des plateformes, celui du «software as a service». Utilisé avec succès par des start-up comme Dropbox ou Twilio, ce modèle permet de distribuer un service en «libre-service» avec très peu de friction pour les clients potentiels, et donc de changer d'échelle très rapidement, en engageant assez peu de ressources.
La création de l’entreprise, ensuite, au sein de E-Founders, un des «start-up studios» pionniers en Europe, qui fait un travail remarquable, qui commence à payer. Le start-up studio (j’ai souvent parlé d’«excubateur»), c’est un modèle passionnant et j’y crois plus qu’à celui d’«accélérateur». La thématique, BtoB, celle du travail collaboratif en entreprise, est sans doute un des domaines de création et de développement les plus riches du moment.
Fleuron de la FrenchTech, Front a été repéré, comme Docker, par la Star Academy, le Westpoint des start-up: Y Combinator dont je vous ai déjà parlé. Une entrée par la grande porte chez les maîtres du monde numérique, un visa pour réussir dans la Silicon Valley.
Enfin, la CEO de Front, Mathilde Collin. Une femme, jeune, diplômée en 2012 -elle doit avoir à peine plus de 25 ans. Dans un milieu où la mixité est une faiblesse fondamentale, elle préside avec un talent très rare à la destinée de cette entreprise. Sa vision et la communication de son modèle et de ses avancées sont des modèles du genre.
En toute transparence, je ne suis pas actionnaire. Et vous aurez compris que je le regrette!