Édito

Quand le président d’un des pays les plus puissants au monde, propage de fausses informations sur un réseau social, faut-il le laisser s’exprimer au nom de la sacro-sainte liberté d’expression ou le censurer au nom de la lutte contre les fake news, du vivre-ensemble et de l’ordre public ? Vous avez deux heures !

Cela pourrait être le sujet du bac philosophie dans quelques jours… s’il avait lieu cette année. Twitter a pris une décision courageuse en censurant des tweets du président américain, quitte à déclencher son ire. Il faut dire que la plateforme touche à la principale arme médiatique du premier homme des États-Unis en pleine course à la réélection. Dans la catégorie influenceurs, Donald Trump « pèse » avec ses 82 millions d’abonnés sur Twitter et ses 29 millions d’abonnés sur Facebook. L’habitant de la Maison Blanche en tweetant comme il respire est devenu le premier président/influenceur, nous faisant basculer dans une émission de téléréalité mondiale, avec de nombreux dérapages, des fake news en pagaille, des jugements à l’emporte-pièce, même des menaces géopolitiques en 140 signes…  

Le 29 mars dernier, le réseau social à l’oiseau bleu avait déjà censuré deux tweets du président brésilien Jair Bolsonaro qui continuait de nier la nécessité de prendre des mesures fortes contre l’épidémie et prétendait, sans preuve, que « le Brésil détient un médicament efficace contre le Covid-19 », rapportait Courrier International

Tant mieux, car le combat contre les fake news ne peut souffrir d’exceptions. Il renforce la démocratie, même si cela oblige au passage à censurer des présidents eux-mêmes démocratiquement élus…

 

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