Mardi 17 mars 2020. Le couperet de la pause s’est imposé, crise sanitaire oblige. Comment vivre le confinement alors que, depuis la découverte de l’Amérique, nous multiplions nos déplacements ? La mondialisation des échanges, des productions et des cultures nourrit nos besoins et nos envies d’ailleurs. Et voilà l’horizon limité chez nous à nos quatre murs. La roue s’arrête de tourner. Car, d'ordinaire, ne sommes-nous pas devenus des hamsters, courant après le temps dans la grande roue du monde ? Confrontés à l’immobilité, nous voilà forcés de renoncer au divertissement, comme le prônait Pascal. Le temps d'un télétravail. Encore faut-il avoir « Une chambre à soi », concept cher à Virginia Woolf alors que nos conditions de confinement sont parfois pénibles. Mais une fois nos besoins vitaux assurés et en attendant que les affaires reprennent, posons-nous. Ces moments sans tentation consumériste ou obligation sociale sont inédits. L'occasion de réaliser ce qu'il manquait peut-être à nos vies quotidiennes que l'on surchargeait : du temps et du silence. Nourrissons-nous de livres ou de presse, écoutons des podcasts, regardons ces séries chronophages et rêvons à un autre monde…