Cinq décennies après mai 68 où sont passées les utopies ? Utopie (nom féminin) : idéal, vue politique ou sociale qui ne tient pas compte de la réalité. Bon, soyons honnêtes les utopies qui égrènent ce numéro spécial de Stratégies, ne sont pas déconnectées de toute réalité. D’ailleurs Jacques Séguéla, le vice-président d’Havas, dans un entretien croisé avec Gabriel Gaultier (Jésus et Gabriel) et Georges Mohammed-Chérif (Buzzman), défend cette thèse : « L’utopie fait partie intégrante de la publicité, à condition que ce soit une utopie réaliste… » Nous n’ouvrirons pas le débat philosophique qui consiste à se demander si utopie et réalité peuvent se rejoindre… En tous cas, dans un secteur en pleine redéfinition, où agences, marques et médias repensent leur rôle, cherchent à inventer de nouveaux modèles, l’utopie, c’est un peu l’étoile du berger. Bien souvent, c'est elle qui donne la direction, un sens à l’action.
Car oui, certaines organisations utopiques peuvent fonctionner, comme celle de l’agence Mieux, petite agence spécialisée dans le développement durable, qui commence toujours par s’appliquer à elle-même les conseils prodigués à ses clients. Mais les utopies ne prennent pas toujours. C’est le cas de Human to human qui a courageusement tenté l’expérience de l’holacratie (entreprise sans chef) et qui a renoncé au bout d’un an de mise en œuvre…
En 2018 , pour vanter leur métier, les publicitaires pourraient remettre au goût du jour ces slogans mythiques : « Sous les pavés (publicitaires) la plage », « La création au pouvoir » ou encore « Touche pas à mon spot »…