La chance, dit-on, sourit aux audacieux. Mais en France, depuis des années, c'est plutôt la soupe à la grimace. Faut-il s'en étonner, à la lecture de l'enquête réalisée par Ipsos pour l'édition 2014 de la Cité de la réussite, qui s'est déroulée le week-end dernier à la Sorbonne? Dans ce pays qui verse volontiers dans l'autodépréciation, l'audace n'est pas valorisée; elle est même freinée, estiment les Français pour qui, globalement, le pays est moins audacieux qu'il y a trente ans. On ne s'étonnera pas que la France soit mal notée – par elle-même! – sur l'échelle de l'audace (8e sur 20).
S'il est difficile d'en avoir ou d'en faire preuve, l'audace, cependant, est jugée utile dans le milieu professionnel et dans la vie en général. Comment gagner en audace? En entreprise, répondent les Français, il faut encourager l'initiative, la possibilité d'exprimer ses idées quelle que soit sa position hiérarchique, la confiance, la possibilité de dire non et le droit à l'erreur. Un état d'esprit que l'on trouve davantage dans la «nouvelle économie» même si – c'est à souligner – nombre de ténors du CAC 40 ont pris conscience des enjeux. C'est aussi cela la «transformation digitale».
«De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace!», lançait Danton avant Valmy. Quel meilleur mot d'ordre pour cette édition de Stratégies, numérotée 1789 ? Un numéro dans lequel la rédaction vous parle de deux révolutions. Celle du programmatique, ou comment l'automatisation de la vente et de l'achat d'espace publicitaire est en train, au-delà du RTB, de gagner l'ensemble de l'écosystème publicitaire digital avant, demain, l'ensemble des espaces en et hors ligne. Et celle d'anciens managers de la communication, du marketing ou des médias qui ont radicalement changé de vie professionnelle… et qui ne le regrettent pas. De l'audace!