Le parlement s'apprête à voter une loi qui limitera et encadrera davantage le recours aux stages. L'occasion de rompre le silence et l'hypocrisie autour du sujet ?

Une bombe se prépare à exploser dans les agences de communication et les médias: une proposition de loi sera bientôt votée par le Parlement afin de limiter et d'encadrer plus fortement le recours aux stagiaires. Or, le recours aux stages s'est singulièrement développé ces dernières années.

Impossible de mettre la main sur un chiffre global et sérieux, et c'est regrettable, mais le rapport parlementaire que nous citons dans notre enquête cette semaine est fidèle à ce que l'on peut comprendre de la réalité: «Les témoignages sur des structures ou des services fonctionnant principalement grâce à des stagiaires qui, souvent, ne bénéficient que du niveau minimal de gratification et qui occupent des postes permanents s'accumulent.»

Silence et hypocrisie gouvernent ce sujet. Même «off the record», les dirigeants des entreprises concernées se font, pour l'essentiel, peu prolixes. Merci tout de même à ceux qui ont accepté de s'exprimer dans ces pages! Stratégies lance le débat.

Beaucoup feront valoir que le recours excessif aux stagiaires (ou aux free-lances et aux pigistes) est la réponse que les entreprises concernées ont trouvée pour faire face à la dégradation de leurs revenus et de leur taux de marge. Les mêmes souligneront qu'entre les stagiaires et les entreprises, c'est «win-win». C'est une réponse à courte vue et c'est faire peu de cas de la précarisation de toute une frange des jeunes diplômés.

Aux agences de prouver à leurs clients qu'il est dans leur intérêt de mieux les rémunérer. Aux médias, de la même manière, de défendre leurs produits et leurs services. La bataille de la valeur ne se gagnera pas avec du moins-disant social.

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