L'un des enseignements de la séquence électorale qui vient de s'achever et, plus largement, du parcours baroque de l'équipe au pouvoir depuis mai 2012 est que la politique est un métier. Pendant l'entre-deux-tours, en campagne ouverte pour Matignon, Manuel Valls, plus «Nicolas Sarkozy» que jamais, l'a balancé sans ambages dans les pattes de ses collègues et pas seulement de Jean-Marc Ayrault: il faut davantage de professionnalisme au gouvernement.
La politique est un métier? La communication aussi. C'est pourquoi il faut remanier aussi la communication de l'Elysée, de Matignon, des ministres, de l'action gouvernementale. La nomination de Manuel Valls en remplacement de Jean-Marc Ayrault est à cet égard susceptible d'être une bonne nouvelle. (Et pas seulement pour Stéphane Fouks, vice-président d'Havas, dont la proximité «historique» avec le nouveau Premier ministre est connue de tous.) Valls, super dircom? On n'est jamais si bien servi que par soi-même.
Le diagnostic est posé de longue date, et beaucoup de spécialistes ont souligné les faiblesses de l'équipe au pouvoir et les errements de «l'homme sans com'», pour reprendre le titre du livre de Denis Pingaud. Il y une crise du résultat, mais il y aussi en amont un problème de méthode et en aval d'explication: deux beaux sujets de communication.
Le remaniement de la communication a certes commencé avant la déroute électorale. A l'Elysée tout du moins, où la période Claude Sérillon est achevée. Mais si Aquilino Morelle, le conseiller politique de François Hollande, a repris les choses en mains, avec comme adjoint Christian Gravel, un très proche de Manuel Valls, l'intervention télévisée du président de la République lundi soir démontre qu'il y a encore du boulot! Quoi qu'il en soit, la réforme ne doit pas s'arrêter à l'Elysée.