«L'affaire Closer» a remis sur le devant de la scène la sempiternelle question du respect de la vie privée et, partant, celles d'un soi-disant «journalisme de caniveau» et d'un certain entre-soi parisien. Rien qui puisse vraiment faire remonter la cote des journalistes, une profession parmi les plus mal considérées par les Français. Un privilège que l'auteur de ces lignes partage, selon une formule récurrente, avec les huissiers et les prostituées (je vous donne le tiercé dans le désordre).

La profession de journaliste mérite mieux que cela. Rappelons d'emblée qu'en 2013, selon Reporters sans frontières, 75 journalistes ont été tués dans l'exercice de leur métier et qu'à l'heure actuelle, 176 sont emprisonnés. Rappelons ensuite que cette profession subit depuis quelques années une crise d'une violence sans précédent. Une crise qui bouleverse l'économie des entreprises de presse et d'information. Une crise qui, en outre, questionne les pratiques du journalisme.

Les formats, les supports de diffusion, les sources d'information évoluent pour tenter de suivre les «consommateurs». «Aujourd'hui, la manière dont nous nous informons s'intercale entre d'autres activités tout au long de la journée», expliquait ainsi David Cohn, cofondateur et rédacteur en chef de Circa, un service d'information en anglais sur mobile, lors de la cinquième conférence annuelle de l'école de journalisme de Sciences Po sur les «nouvelles pratiques du journalisme», en décembre 2013 (lire page 26).

A l'heure du smartphone pour tous et du «où je veux, quand je veux», l'information serait-elle devenue une denrée de base, un service comme un autre, telles l'eau chaude et l'électricité? Soyons optimistes: le règne du court, de la vidéo et du flux continu redonne de l'intérêt au long, au texte et à la réflexion.

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