Les quotidiens d'information générale - sans doute les plus exposés au développement de l'information gratuite sur Internet - connaissent une profonde mutation qu'accélère le développement des usages en mobilité. Une triple mutation dans la production, la distribution et le financement de leurs contenus. Stratégies y consacre son dossier cette semaine, alors que la 7e édition des Assises internationales du journalisme et de l'information se déroulera les 5, 6 et 7 novembre à Metz (lire pages 10 et 34).
Adieu papier? Rien n'est jamais sûr mais la pente paraît quand même nette. Il ne s'est jamais aussi peu vendu de journaux et de magazines en France mais il ne s'en est jamais autant lu! C'est le paradoxe du «multi-reading» sur fond d'équipement massif des Français en smartphones et tablettes.
«Atawad» (AnyTime, AnyWhere, AnyDevice), vraiment? Les lecteurs d'information quotidienne sont-ils réellement indifférents au support de lecture? Entre l'ordinateur, la tablette et le mobile, ce dernier marque des points importants. Il permet de rajeunir l'audience vieillissante des quotidiens.
Le mobile bouleverse surtout, de manière très lourde, le budget-temps, des gens. Son usage, par définition, plonge les journaux et les journalistes dans le grand bain de l'information en continu. Pour les entreprises de presse, c'est une nouvelle organisation et un nouvel univers de concurrence.
Les quotidiens sont-ils tirés d'affaire? Qui peut le dire? De nouveaux revenus viennent de l'Internet et du mobile, qu'il s'agisse d'abonnements, de ventes au numéro numériques, de recettes publicitaires. La logique de marque («marque média») bat son plein. Et quoi! Encore heureux que nos grands quotidiens puissent s'adosser à des décennies d'influence patiemment forgée!