Quel est l'avenir du point de vente physique, ce bon vieux magasin, dans une société où les nouvelles technologies numériques règnent en maître? C'est au fond la question que pose notre dossier cette semaine, consacré au «drive to store», autrement dit les voies et moyens de générer du trafic en direction des points de vente.

On comprend qu'instruits par la disparition presque complète des disquaires, inquiets des menaces qui pèsent sur les libraires et bientôt peut-être sur d'autres secteurs de la distribution spécialisée (on pense notamment aux périls qui s'annoncent pour des entreprises comme Darty et la Fnac, après la faillite de Virgin et de Surcouf), les professionnels du secteur se fassent des cheveux blancs.

Leur pire cauchemar se nomme le «showrooming». Cette terminologie glamour cache une réalité qui ne l'est pas du tout: le consommateur vient voir en magasin et achète sur Internet ou via son smartphone. En développement aux Etats-Unis, cette nouvelle façon de faire ses courses peut-elle devenir la norme chez nous, conduisant tout un pan de l'économie d'après-guerre à une profonde et très douloureuse remise en cause?

Les optimistes font valoir que si la fréquentation des commerces recule, le magasin physique demeure le premier lieu d'achat des Français. Sans nier la réalité numérique: les outils digitaux et les innovations technologiques sont susceptibles de redonner au chaland le goût de passer en boutique. Les spécialistes parlent de «ROPO», pour «Research Online, Purchase Offline».

Alors, Internet puis magasin ou magasin puis Internet? C'est à ce genre de question que l'on mesure qui, du commerçant ou du client, a aujourd'hui le pouvoir.

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