Les Dumas ou Muhammad Ali? Les jurés du 36e Grand Prix Stratégies de la publicité ont âprement débattu pour savoir qui, de la websérie de Bouygues Telecom ou du film-web de Louis Vuitton, méritait de figurer au firmament de la création publicitaire française cette année.
Il faut ici souligner que le contexte dans lequel a été réuni le jury, sous la présidence d'Olivier Altmann, coprésident de Publicis Conseil, n'était pas neutre: l'opérateur télécoms était alors en pleine compétition d'agences, plusieurs compétiteurs étant autour de la table...
Alors, un Grand Prix aux dés pipés? C'est faire fi de la réalité des débats: ils ont été fort disputés, chacune des deux campagnes ayant bénéficié d'avocats influents et éloquents - ou souffert de procureurs également résolus.
Mais surtout, qui peut croire qu'attribuer, ou non, un prix créatif - fût-ce le Grand Prix Stratégies! - à une campagne puisse influencer en quoi que ce soit une entreprise dans une décision aussi importante que le choix de son agence de publicité?
Comme on le découvrira dans les pages qui suivent, les jurés ont préféré la campagne Louis Vuitton pour le Grand Prix 2013 de la publicité. Certains le regretteront, d'autres applaudiront. C'est ainsi.
Ils ont aussi établi, cette année encore, un palmarès solide et dense, distinguant des travaux créatifs et stratégiques, conformément à la ligne éditoriale du Grand Prix Stratégies.
Leurs collègues du Grand Prix des stratégies médias ont eux aussi dû, sous la présidence de Bertrand Beaudichon, vice-président d'OMG, séparer le bon grain de l'ivraie. En récompensant l'opération «Priceless» de Mastercard, ils ont salué une opération «360 degrés». Une expression pour une fois pas galvaudée.