La négociation de l'avenant au contrat d'objectifs et de moyens de France Télévisions - sa feuille de route jusqu'en 2015 - donne lieu ces dernières semaines, entre l'Etat et le groupe de télévision public, à une série de déclarations, manœuvres, fuites dans la presse et autres ballons d'essai. L'actionnaire demande des efforts, France Télévisions des moyens. Du classique.

Les données du problème sont connues. Missions de service public assorties de diverses obligations d'un côté, austérité budgétaire de l'autre. Le tout sur fond de baisse tendancielle de l'audience des chaînes publiques et d'évaporation des recettes publicitaires s'ajoutant aux effets de la suppression de la publicité après 20 heures (un héritage sarkozyste que le gouvernement a décidé de ne pas remettre en cause).

Sans oublier une toujours possible annulation de la «taxe télécoms», un dégraissage du mammouth France Télévisions en préparation et une nouvelle loi sur l'audiovisuel, annoncée pour mai au conseil des ministres, portant, entre autres, le rétablissement de la nomination des présidents de l'audiovisuel public par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (une rupture avec un autre héritage sarkozyste).

Ce faisceau de contraintes dessine un ensemble «compliqué», selon le mot à la mode d'Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication. Certes. Et après? Cela suffit-il à exonérer l'Etat-actionnaire de ses responsabilités?

Attendre de France Télévisions, comme elle le dit, «l'exemplarité dans l'information, l'audace créative dans les programmes, la place plus importante faite à la jeunesse» tout en diminuant les ressources de cette entreprise qui n'est pas exactement comme les autres (faut-il le rappeler?), ce «faire mieux avec moins», ce grand écart relève soit du calcul à court terme soit de la légèreté à plus long terme.

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