En moins de dix ans, le paysage audiovisuel français a connu un fantastique bouleversement dont on peut désormais mesurer pleinement les effets (lire notre dossier page 33). Quand, fin mars 2005, les premières «nouvelles chaînes de la télévision numérique terrestre» ont fait leur apparition, elles ont souvent été accueillies avec sarcasme, voire avec mépris. Notamment chez les dirigeants de TF1, l'archi-leader d'alors.
Aujourd'hui, il n'est plus permis d'en douter: la TNT a tenu ses promesses explosives. La part d'audience des nouvelles chaînes sera bientôt équivalente à celle de la Une. Tout un symbole. Une nouvelle carte du monde télévisuel se dessine sous nos yeux. De nouvelles puissances sont en gestation et le «vieux monde» tente tant bien que mal de s'y adapter. Une nouvelle «géopolitique» s'est mise en place.
L'économie du système a été profondément déstabilisée par le morcellement de l'audience et l'émiettement des performances des écrans publicitaires, la crise économique et ses conséquences sur les budgets de communication venant accentuer les tensions entre les régies sur le front des pratiques commerciales. Les annonceurs, eux, se frottent les mains. Les chaînes de la TNT offrant aujourd'hui une surface et des audiences suffisamment importantes pour construire des plans médias solides, un nouveau médiaplanning TV est en train de se mettre en place, auquel il faut en outre désormais intégrer le «second écran».
Il faut le rappeler, jamais la télévision n'a été autant regardée: tous ces bouleversements sont autant de défis et d'opportunités pour toute une industrie. Sans doute la promesse d'une nouvelle jeunesse. Et pour les «chaînes historiques», une occasion de rester dans la course.