Laissons de côté, une fois n'est pas coutume, la crise économique et ses conséquences. Et regardons ce qui nous est montré, regardons les programmes des chaînes de télévision. Qu'y voit-on? Une France qui ne se ressemble pas.
Qu'il s'agisse des minorités ethniques, des handicapés ou encore des ouvriers, la réalité de notre société est mal représentée à la télévision. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en a dressé le constat la semaine dernière dans le cadre de son quatrième baromètre annuel de la diversité.
La situation s'est-elle au moins améliorée ces dernières années? Que nenni. Par rapport à la précédente étude, réalisée en 2011, «il n'y a aucune révolution, il n'y a que quelques mini-vaguelettes, quelques mini-évolutions», pointe Mémona Hintermann-Hafféjee, présidente du groupe de travail sur la diversité au CSA.
Quant à la représentation de la diversité hommes/femmes, elle fera l'objet d'une analyse séparée, mais devinez quoi? «Les premiers résultats ne sont pas bons. Cela ne s'améliore pas», déplore la présidente du groupe de travail sur les droits des femmes au CSA, Sylvie Pierre-Brossolette.
Souvent moqué en «gardien de square», selon la cruelle expression de feu Jacques Rigaud, le CSA a là l'occasion de faire la démonstration de son rôle. L'instance nouvellement présidée par Olivier Schrameck annonce un «plan d'action [pour] obtenir enfin des engagements fermes». On jugera sur pièces.
Les chaînes de télévision ont, elles aussi, l'occasion de faire preuve de civisme. En particulier le groupe France Télévisions, pris une nouvelle fois en défaut d'exemplarité tant sur la représentation des minorités que sur la parité. Cela doit cesser.