Tous les secteurs d'activité jargonnent et celui de la communication n'est pas en reste. En vous attelant à la lecture de notre dossier cette semaine (page 29), vous en aurez une démonstration éclatante: «ad-exchange», «ad-network», «data provider», «demand side platform», «real time bidding», «supply side platform», «trading desk», etc. De nos jours, cela est confirmé, il vaut mieux maîtriser l'anglais et ne pas être hermétique aux technologies…
Bien sûr, ces mots et ces expressions compliqués peuvent servir à justifier des coûts d'intervention pour les professionnels concernés et, incidemment, à entretenir une forme d'opacité dont d'aucuns espéreront tirer profit le plus longtemps possible…
Mais ils reflètent une réalité aussi complexe que, si l'on ose écrire, tangible, et qui concerne toute la chaîne médias, de l'annonceur au support en passant par les agences et les régies: sur fond de révolution digitale, les places de marché virtuelles d'échanges de publicités numériques – les fameux ad-exchanges – bousculent le modèle de l'achat médias en ligne. Une mutation technologique qui gagnera peut-être un jour l'achat d'espace tout court.
Cette évolution – certains n'hésitent pas à parler de révolution – s'accompagne de l'émergence de nouveaux acteurs, de nouvelles compétences et même de nouveaux métiers, comme on l'observe plus généralement dans l'univers du «big data».
Pourquoi ne pas le reconnaître? Tout cela n'est pas toujours aisé à appréhender. C'est l'ambition d'un journal comme Stratégies, dans son rôle d'accompagnement des transformations de l'environnement professionnel de ses lecteurs, de faire œuvre de pédagogie.