Attention, le second écran devient le premier! Cette récente interpellation d'Eric Scherer, directeur de la prospective à France Télévisions (1), est sans doute prématurée. Mais il est d'ores et déjà clair pour toute l'industrie des programmes et de la communication que ce déjà fameux second écran, sur fond de croissance des ventes de tablettes, est un enjeu majeur (lire page 6).
Le sujet, qui concerne principalement la télévision, même si la radio s'y met à son tour, était l'une des vedettes du dernier Consumer Electronics Show de Las Vegas, avec un «Second Screen Summit» le 7 janvier.
Enjeu pour les marques (et les agences): articuler leur communication entre ces deux écrans et clarifier le rôle assigné à l'un et à l'autre. Les annonceurs commencent à industrialiser les process, à l'instar de SFR avec sa campagne «4G Ready» proposant, dans tous les écrans, de «shazamer» la publicité, ce qui renvoyait sur une version longue du spot mais, surtout, in fine, vers le site marchand.
Enjeu pour les sociétés de production et pour les diffuseurs: fabriquer des prolongements aux programmes TV et concevoir des programmes adaptés à cette double consommation qui est parfois instantanée.
Enjeu pour les régies publicitaires, principalement à ce stade celles des grandes chaînes de télévision: développer une nouvelle source de recettes commerciales, bienvenue par ces temps difficiles.
Mais pour les marques comme pour les diffuseurs, l'enjeu n'est pas que commercial. Il est également relationnel. Les usages se modifient (deux-tiers des téléspectateurs regarderaient la télévision avec leur mobile ou leur tablette dans les mains ou sur les genoux) et il s'agit d'épouser ces changements pour conserver le lien avec des publics de plus en plus sollicités et de moins en moins acquis.