Y aura-t-il des journaux à Noël? L'année 2012 touche à sa fin et la situation semble bloquée sur le front de la distribution de la presse. Les syndicats, vent debout contre la très lourde restructuration de Presstalis, multiplient les mouvements de grève dans les imprimeries et les dépôts. Il est permis de penser que la tension ira crescendo jusqu'à la fin de l'année.
L'autre pilier du système, celui des aides à la presse, doit aussi être réformé. Le gouvernement semble suivre l'idée d'un ciblage des aides au bénéfice des titres d'information politique générale. Cela provoque la colère des éditeurs de magazines «hors cible» - l'essentiel de la filière. Denis Olivennes, PDG de Lagardère Active, a résumé le sujet le 30 novembre devant l'Association des journalistes médias: «Au nom de quel principe démocratique choisirait-on Le Nouvel Obs plutôt que Elle?»
Aides à la presse et distribution, les deux volets de la réforme du système sont étroitement liés. Denis Olivennes l'a rappelé la semaine dernière: «Compte tenu du poids volumétrique de la presse magazine, l'affaiblissement de cette dernière aurait un impact considérable sur la distribution de la presse.» Blocage en vue?
De nombreux éditeurs voient dans les tablettes et les mobiles une porte de sortie par le haut. Certains y pensent, d'autres le font déjà comme le groupe belge Rossel qui offre une tablette Samsung pour un abonnement numérique de deux ans, ou, en France, Le Progrès qui propose un Ipad contre son offre «Gold».
Lentement mais sûrement, la presse s'oriente ainsi vers des logiques marketing qui rappellent celles des télécoms. Il y aura des tablettes à Noël...