Dominique Strauss-Kahn ne s'est pas encore exprimé, mais les premières images ont déjà parlé. Dimanche 4 septembre, après l'abandon, le 23 août, des charges d'agression sexuelle pesant sur lui aux États-Unis, le retour en France de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international et de son épouse fut éloquent.
L'arrivée à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle: un retour de vacances. La berline aux vitres teintées flanquée de motos sur l'autoroute: un cortège officiel. La place des Vosges, à Paris, domicile des époux Strauss-Kahn, envahie de journalistes et de badauds: un bain de foule électoral. La lourde porte cochère qui se referme et ces quelques images prises par une caméra opportunément située dans la cour intérieure: ouf, enfin au calme, bienvenue à la maison.
Et dire que certains se demandent si Dominique Strauss-Kahn va jouer ou non un rôle dans les mois qui viennent! «J'ai hâte de rentrer dans mon pays», avait lancé l'ancien favori des sondages pour la présidentielle à l'annonce de l'abandon des poursuites.
Le «storytelling» bat son plein. Les scénaristes sont à pied d'œuvre. Les acteurs s'échauffent. Les metteurs en scène s'activent. Le public trépigne. Quant aux scènes sur lesquelles se donnera cet étonnant spectacle, on ne doute pas que les réservations ont déjà été faites.
Embarrassant, le retour de DSK? Comme de juste, les médias sont en pleine schizophrénie, avides de montrer ce qu'ils s'empressent de critiquer. Un exercice de corde raide que tous ne pratiquent pas avec la même délicatesse. D'autres images vont suivre. Comme l'a résumé dimanche dernier Dominique Strauss-Kahn avant de franchir le seuil de son domicile parisien: «À bientôt!»