En amont de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre prochain, la Fondation des femmes hacke le bouton « ignorer la publicité » pour alerter les internautes sur les manquements dans l'accompagnement des victimes dont la parole ne peut plus être ignorée. 

Ne pas détourner les yeux des violences sexistes et sexuelles envers les femmes, c’est le but de la campagne #NePasIgnorer de l’agence de communication Australie pour la Fondation des femmes. Cet appel aux dons détourne habilement les codes des players vidéos (et des publicités en pré-roll) pour inciter les internautes à écouter jusqu'au bout les messages portés par des femmes. 

Parmi elles, Caroline Darian, fondatrice et présidente de l’association M’endors Pas, fille de Dominique Pélicot (dont le procès à cours actuellement pour soumission chimique et viols sur sa femme Gisèle Pélicot), Diariata N'diaye, présidente de l’association Résonantes et fondatrice de l’application App-Elles ou encore la chanteuse Mathilde. Elles-mêmes ont été victimes de violences sexuelles de la part d'un proche. 

« Avec #NePasIgnorer, nous voulons alerter sur le fossé grandissant entre les besoins des femmes victimes de violences et les moyens qui leur sont accordés. Malgré la libération de la parole, les actes ne suivent pas, et des milliers de femmes restent sans protection, sans justice et sans solutions », explique Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, par voie de communiqué. 

L’objectif de la campagne est donc d’alerter sur la mauvaise prise en charge des victimes et le manque de moyens disponibles pour les protéger. La Fondation des femmes rappelle qu’en France 94% des plaintes pour viol sont classées sans suite ; 40% des victimes de violences conjugales sont laissées sans solution d’hébergement d’urgence ; dans un tiers des cas de fémicides, les violences avaient déjà été signalées ; dans 91% des cas de viols ou tentatives de viols, les victimes connaissent leur agresseur. 

La campagne #NePasIgnorer est déployée depuis le 19 novembre jusqu’au 31 décembre 2024. Le 25 novembre prochain, lors de la Journée internationale de lutte contre les violences, elle sera amplifiée par un dispositif d’influence. Les dons collectés soutiendront les associations féministes de terrain.

D’autres personnalités ont prêté leur image à cette campagne parmi lesquelles Camille Lellouche, Amel Bent, Julie Gayet, Muriel Robin, Enora Malagré, Anne Le Nen, Yael Naim, Elsa Wolinski, Nadège Beausson-Diagne, Isild Le Besco, Roukiata Ouedraogo, Fanny Herrero ou encore Olivia Cote.

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