L'information environnementale sur les produits, prévue à l'origine pour le 1er janvier 2011, ne peut faire l'impasse sur une longue phase d'expérimentation. Quelques entreprises d'importance (Carrefour, Danone, Bonduelle…), réunies fin octobre par l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), ont toutes exprimé leurs difficultés à définir la performance environnementale de leurs produits. Elles butent sur le coût de collecte d'informations plus ou moins disponibles et exploitables tout au long de la chaîne de production. Plusieurs données peuvent être sujettes à de fortes variations. Sont-elles, par ailleurs, fiables? Peuvent-elles se passer de contrôle? Quelle méthodologie adopter? Comment éviter les interprétations individuelles ou les dérives dans un marché concurrentiel? Comment informer le consommateur de manière compréhensible et lisible pour l'aider à choisir un produit plutôt qu'un autre? Et quid des entreprises qui font de leurs recettes un secret de fabrication, type Coca-Cola? Les difficultés de mise en oeuvre sont d'autant plus grandes en France que le pays a opté pour une approche multicritère englobant la consommation d'eau, les rejets toxiques ou encore l'impact sur la biodiversité. Une approche qui dépasse le seul critère international, à savoir l'indice carbone, adopté notamment par Wal-Mart aux Etats-Unis. On est donc encore loin du compte…