Dassault, Bolloré, Rossel, ou encore un autre... À moins que la vente ne capote... Quelle qu'en soit l'issue, le dossier de la cession du Parisien et d'Aujourd'hui (lire notre enquête page 8) est déjà riche d'enseignements. Tous ne sont pas encourageants pour la presse écrite.
Qu'un quotidien change de mains n'est pas anodin. Les candidats à la reprise ne sont-ils pas en train de former un ensemble dont la surface, en termes de diffusion, constitue une menace en termes de concurrence? Sont-ils dénués d'arrière-pensées politiques?
Comme propriétaire du Figaro, le sénateur UMP Serge Dassault, ancien maire de Corbeil-Essonnes, n'est pas le repreneur dont rêve la rédaction du Parisien. Vincent Bolloré, non plus, dont le nom, en matière d'accointances avec le pouvoir, reste lié à l'épisode du yacht Paloma.
Une valeur revue à la baisse
Rossel, enfin, est le discret actionnaire de référence du Soir et de La Voix du Nord. Sa couleur politique est inconnue, ce qui est une bonne nouvelle. Reste que, de Bruxelles à Paris en passant par Lille, l'acquisition du Parisien lui permettrait de créer un continuum de première importance.
Mais le plus inquiétant est peut-être ailleurs. De ses deux journaux, Marie-Odile Amaury espérait, dit-on, 200 millions d'euros. Or il semble que chacun s'accorde à évaluer l'ensemble à moins de la moitié.
«Alors qu'en 2006-2007, un groupe de presse se payait douze à quatorze fois l'ebitda, c'est plutôt cinq à six fois désormais», constatait Jean-Clément Texier, président de Ringier France et spécialiste des médias, dans ces colonnes la semaine dernière.
Il soulignait aussi «la difficulté de nombreux médias à dégager les cash-flows suffisants pour se développer». Voilà pourquoi Serge Dassault ne sera peut-être pas le nouveau papivore.