Un débutant en retard. Voilà en deux mots à quoi ressemble le secteur de la communication vu sous l'angle du développement durable. Publiée aux éditions Eyrolles, la seconde édition de La communication responsable, ouvrage réactualisé par Agnès Rambaud-Paquin (Des Enjeux & des hommes) et Alice Audouin (Havas Media France), intègre les dernières avancées d'un secteur qui fait encore figure de mauvais élève, malgré des organisations professionnelles de plus en plus concernées (UDA, AACC, Anaé...) et quelques agences pionnières ou spécialisées. Une pression relativement faible des annonceurs, peu de produits «responsables» à promouvoir, une autorégulation professionnelle non contraignante et des sanctions faibles expliquent, selon les auteures, le faible engagement des agences. S'y ajoutent des salariés peu formés ou des univers perçus comme culturellement différents : le développement durable suppose de moins consommer quand l'objet de la publicité est de favoriser l'achat et la consommation. Agnès Rambaud-Paquin et Alice Audouin vont jusqu'à citer une presse professionnelle se préoccupant trop peu de développement durable. Avec sa chronique hebdomadaire, Stratégies, qui consacrait sa une en septembre à «dix ans de développement durable», doit être l'exception qui confirme la règle.