Chaque semaine ou presque apporte son lot de nouvelles agences de communication, la plupart reproduisant, avec un inégal talent, un modèle éprouvé. Au-delà de ce mouvement naturel de ressac, le marché hexagonal est-il en mesure de susciter la création d'agences à la proposition, sinon inédite, du moins singulière, innovante, décalée? Est-il, le cas échéant, en mesure de permettre à ces entreprises – des PME, pour l'essentiel – de croître, prospérer, durer? Par-delà les aléas économiques, la réponse à ces questions est un bon indicateur de la vitalité de cette «industrie».

Buzz assuré

À cet égard, l'expérience de La Chose mérite qu'on s'y arrête. C'est ce que nous faisons cette semaine (lire page 30). De quoi s'agit-il ? En avril 2006, trois publicitaires chevronnés se mettent à leur compte avec l'ambition de proposer quelque chose de différent, en intégrant tous les métiers qu'ils jugent nécessaires à l'accomplissement de leur projet, et notamment le numérique. À l'époque, l'idée est assez neuve, du moins dans l'Hexagone. Intérêt marqué ici, scepticisme là, buzz assuré. Première démonstration, dira-t-on, de la pertinence de leur propos.

Quatre années ont passé. Qu'en est-il de la proposition initiale de La Chose? «Pour prendre la référence John Carpenter [et son film The Thing], si un client ne veut que du marketing direct, il a chez nous les meilleurs spécialistes. Nous prenons donc la forme qu'il souhaite et, ensuite, on essaiera de l'amener vers ce qui est souhaitable», expliquait Éric Tong Cuong, l'un des trois fondateurs, en mai 2006 lors d'un tchat avec les internautes de Strategies.fr. Il est souhaitable, pour le marché dans son ensemble, qu'à moyen terme, un soi-disant principe de réalité n'impose pas l'inverse.

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