Comment émerger au milieu de cette effervescence cannoise, chambre d’écho de la création publicitaire mondiale? Stratégies livre quelques pistes… Dans le petit précis à l’usage des créatifs pour «choper» des prix à Cannes, il est question d’engagement pour de grandes causes, de «case studies» efficaces mais aussi d’actions de lobbying ciblées auprès des jurés. «Il ne s’agit plus de faire vendre, les marques veulent changer les choses d’un point de vue sociétal», explique Alexandre Hervé, cofondateur de l’agence Romance. Le Festival international de la créativité s’assagit avec des campagnes plus ancrées dans le quotidien, plus responsables, plus à l’écoute d’une société agitée et inquiète, sur fond de crise. Jouer sur la corde sensible s’avère payant.
Parfaite illustration du rôle de la publicité dans la prise de conscience collective sur des sujets sensibles, la dernière campagne de Buzzman, baptisée «Je ne supporte pas les bleus», relaie habilement le combat de l’association Elle’s imagine’nt dans sa lutte contre les violences conjugales. Un storytelling malin relayant un discours inattendu qui s'appuie sur la période de l'Euro en mettant en scène des personnalités du football et de la télévision, notamment.
Autre profession à nourrir la création publicitaire, les producteurs indépendants, qui doivent défendre leurs positions dans un vaste mouvement d’intégration au sein des agences. Pour tous ces acteurs qui font face à la crise, il n’y a qu’une solution: développer des talents, les confirmer et les imposer au marché. Production et création, même combat.