C’est le mariage de la carpe et du lapin. «L’esprit Canal», incarné par Yann Barthès, infiltrant la culture mainstream de TF1, tel est le pari lancé par Ara Aprikian, ancien patron de D8 et actuel directeur général adjoint de TF1, chargé des contenus. L’ex-animateur du Petit Journal, un temps annoncé sur France Télévisions, animera finalement de nouveaux projets pour TF1 et TMC «avec une forte dimension digitale», en prolongeant certains programmes sur le web. Pour être plus désirable auprès des annonceurs et surtout rajeunir son audience vieillissante, le groupe met en place une stratégie offensive dictée par Gilles Pélisson, PDG de TF1 depuis février dernier.
La publicité et le digital, ces deux piliers du groupe audiovisuel, ont également fait la une du congrès de l’Interactive Advertising Bureau Europe, à Lisbonne. Là aussi, les enjeux se concentrent sur l’engagement des publics. Volatils, gros consommateurs de vidéos, les mobinautes veulent des formats publicitaires d’un nouveau genre. Avis aux annonceurs, qui doivent s’adapter pour capter et maintenir leur attention. Les tendances émergentes annoncent la fin du format horizontal pour laisser place à une lecture verticale des vidéos. Et de préférence de courte durée, pour ne pas perdre l’attention des usagers toujours plus zappeurs. Exit les spots de 30 secondes, le format gagnant ne dépasse pas les 10 secondes. Plus que jamais, le contenu du message se veut percutant. Et le jeu en vaut la chandelle: la publicité digitale (36,2 milliards d'euros) a dépassé pour la première fois la publicité TV (33,3 milliards d'euros) en Europe en 2015.