La force du design tient sans doute dans ses contradictions. Porte d’entrée vers la beauté et l’émotion, la discipline est à mi-chemin entre l’industrie et l’art, en l’occurrence un art populaire. A la fois objet de consommation et de différenciation voire de distinction, le design porte le progrès, mais souvent aussi recycle et parfois même sublime l’ancien. Dans un monde en manque de repères, il en donne singulièrement. Des repères visuels, tactiles, résolument sensuels qui sont autant de respirations face aux injonctions rationnelles du quotidien.
Cette façon de concevoir avant tout pour autrui, en fonction de l’autre, passe par un mode de pensée ouvert dans lequel l’écoute et l’itération sont centrales. C’est le «design thinking». Une méthode de travail qui commence à imprégner toutes les strates de l’entreprise pour résoudre des problèmes et innover afin de répondre aux attentes des consommateurs, et ce bien au-delà de la sphère des seuls designers. Le design management est une quête. Et ce numéro Spécial design espère modestement y contribuer. De l’identité visuelle de la candidature française aux JO 2024 (Grand Prix Stratégies du design 2016) au nouveau Forum des Halles en passant par les locaux de certaines agences et l’émergence de nouveaux métiers, le design est omniprésent, structurant. Bonne lecture!