Le sondage Odoxa pour Microsoft et Stratégies que nous publions atteste d’une double réalité: les Français sont 58% à déclarer que leur pays ne favorise pas l’innovation, et parmi tous les secteurs cités, les télécoms sont celui qui apparaît le plus dégradé quand on interroge pour savoir s’il est innovant (–7 points par rapport à 2011). Seul Orange s’en tire bien en se positionnant comme la quatrième marque française sur ce critère. Ce n’est pas un hasard lorsque l’on sait les efforts que déploie l’entreprise en recherche et développement, avec Orange Lab, ses quatre technocentres dans le monde et son accélérateur de start-up Orange Fab.
Mais comment ne pas s’étonner de ne retrouver aucune des trois autres marques de téléphonie? L’incapacité dont ont témoigné ces trois opérateurs à s’entendre dans le dossier de cession de Bouygues Telecom par Orange est à cet égard éloquente. Certes, on peut reprocher à l’Etat actionnaire d’avoir campé sur ses positions en valorisant Orange au plus haut afin de coller au prix de 10 milliard d’euros que réclamait Martin Bouygues. Mais le fond de l’affaire, c’est surtout une incapacité à s’entendre, comme si la guerre des prix qui alimente ce marché depuis l’arrivée de Free avait obéré toute perspective d’avenir. Car, on le sait, la conquête de parts de marché à tout prix, même si elle peut ravir les communicants, se paye à travers le déploiement moins rapide de la 4G et du très haut débit, à travers un investissement moindre en faveur de la réduction de la fracture numérique… et c’est au final un coût pour l’innovation des opérateurs comme de l’écosystème qui leur est lié.
Espérons que la mise en place de cet outil innovant qu’est la DMP dans les entreprises de télécoms aura au moins un avantage: une moindre déperdition dans les prospects!