La publicité intrusive n’est pas la seule menace qui plane sur l’écosystème – tout spécifiquement dans sa dimension mobile, celle qui s’annonce comme le point d’arrivée de la «Grande Convergence». La qualité de la connexion est un autre sujet majeur, à mesure que les flux de données s’alourdissent. Le temps de chargement des pages semble toujours plus insupportable dans une société où l’impatience est devenue une valeur cardinale.
C’est précisément l’une des promesses de Facebook avec sa nouvelle proposition Instant Articles: la publication d’articles issus de médias partenaires directement, intégralement et gratuitement sur le réseau social avec un temps d’affichage promis comme quasiment instantané, une «expérience de lecture» très nettement améliorée, pour reprendre les vocables à la mode.
Inauguré aux Etats-Unis, ce format arrive dans l’Hexagone et séduit certains éditeurs, comme Le Parisien, Les Echos et 20 Minutes, qui y voient l’occasion d’élargir leur audience. Mais tous ne sont pas sur la même longueur d’onde, à l’instar du Monde ou du Figaro, dont les responsables voient bien l’intérêt de Facebook dans cette affaire mais beaucoup moins le leur, et refusent qu’une audience qu’ils s’emploient à conquérir et à fidéliser sur leurs supports migre sur une plateforme comme Facebook.
La firme de Mark Zuckerberg n’est pas la seule à s’engager sur ce nouveau front de la guerre des contenus. Apple a lancé Apple News; Google et Twitter fourbissent leurs armes. Pour les Gafa comme pour les éditeurs, l’enjeu est celui de la captation et de la monétisation de l’audience, et plus encore de la propriété et de la maîtrise des données. Un véritable enjeu de souveraineté.