À ceux qui, confondant vitesse et précipitation, enterrent régulièrement la télévision, il convient de dire qu'ils font fausse route. Bien sûr, la télévision subit la concurrence des réseaux sociaux, l'audience des chaînes dites «historiques» diminue, et les plus jeunes s'en détournent de manière notable.
Mais, d'une part, cette audience n'abandonne pas complètement la télévision, se reportant pour partie sur d'autres chaînes, celles de la TNT. En outre, en matière de développement numérique et d'utilisation des réseaux sociaux, dont sont friands les jeunes, les professionnels de la télévision ont beaucoup progressé ces derniers mois, si bien qu'entre Twitter et Facebook d'un côté et les chaînes de l'autre, on ne sait plus trop qui a plus besoin de l'autre.
C'est un fait: la télévision réunit encore chaque jour des millions de téléspectateurs. Demandez à un responsable de marque si, pour lancer un nouveau shampooing ou une nouvelle voiture, ou pour entretenir une relation avec une clientèle, il envisage de se passer de la télévision. Les études relatives aux prévisions d'investissements publicitaires convergent d'ailleurs pour souligner que c'est singulièrement la télévision qui sauvera l'année.
Agent économique majeur, la télévision demeure également un objet «sociétal» de tout premier plan. Elle provoque aussi, plus souvent qu'à son tour, emballements factices et tempêtes dans des verres d'eau. De Claire Chazal à Maïtena Biraben, cette rentrée TV n'a pas déçu. Stratégies lui consacre son dossier cette semaine (lire pages 29 à 35). Gageons que l'étrange lucarne nous réserve encore bien des surprises pour les mois qui viennent. «The show must go on»!