Rien de tel pour se remettre dans le bain, après ces deux ou trois semaines à trous, qu’un dossier «data». Quoi? Encore? Eh oui! Le sujet n’est pas exactement neuf – Stratégies consacrait sa couverture à ce «nouveau carburant marketing» en septembre 2012 – mais les évolutions technologiques font qu’il n’est pas inutile d’y revenir régulièrement. Cette semaine, la rédaction a choisi d’explorer en particulier la délicate question de la propriété de la donnée. Délicate, car les choses sont tout sauf figées dans un dossier aux multiples dimensions économiques, juridiques et éthiques.
On sent bien que se joue actuellement une partie majeure entre les grands acteurs des nouvelles technologies numériques et que des positions sont en train d’être prises par tel ou tel, qu’il soit membre du club des Gafa ou pas. A l’heure du big data, les données marketing et publicitaires circulent, s’achètent, s’échangent, se louent… Les enjeux économiques sont colossaux: pour les annonceurs, la vie personnelle d'un internaute européen vaudrait déjà plus de 600 euros par an, et sans doute trois fois plus en 2020, selon le Boston Consulting Group.
La «data» est au cœur des nouveaux enjeux relationnels entre les marques et les individus (lire aussi notre enquête sur les «push notifications»). Or, 85% des Français se disent inquiets du traitement de leurs données personnelles sur internet. On attend des grands acteurs concernés des réponses claires et rassurantes. Sans doute celles-ci ne viendront pas complètement tant que le cadre juridique français (et européen) ne sera pas stabilisé. Qu’il s’agisse des données personnelles, des «données d’usage» ou des «données de profilage», ça phosphore au Conseil d’Etat. On n’en a pas fini avec la data-pédagogie!