«Mon métier va-t-il disparaître?» Qui, honnêtement, ne se pose pas la question aujourd'hui? Et qui, sérieusement, est capable d'y répondre avec certitude? A la vitesse du cheval au galop, la marée du digital monte dans les entreprises… C'est la vertu de l'étude que vient de coordonner l'IAB France de proposer des pistes de réponse et de peut-être permettre de calmer le jeu. Ou pas.
Ce premier «baromètre sur les métiers et les compétences de la transition digitale dans le secteur du marketing et de la communication» identifie ainsi «dix métiers amenés à perdurer». Voici le trio de tête, qui repose sur «les enjeux majeurs de la transformation digitale»: la data, avec le data scientist; le mobile, avec le chef de projet web mobile; l'e-CRM, avec le chef de projet e-CRM. Et les autres? «Et moi?»
Une réponse réside bien entendu dans la formation (je vous renvoie au dossier de Stratégies du 12 février) mais cela sera-t-il suffisant? D'une part, en effet, la formation demande du temps – un luxe! – et, d'autre part, comme l'écrit Stéphane Distinguin dans sa chronique «Mobilis in mobile» cette semaine, «la première urgence de la transformation, c’est celle de trouver ses acteurs: devenir attractif pour les talents numériques, s’ouvrir à de nouveaux profils, de nouveaux parcours, adapter son organisation pour les accueillir et les nourrir».
On connaît la formule: c'est «la guerre des talents». A se demander qui, du chief data officer, du chief digital officer ou du chief digital marketing officer, tirera son épingle du jeu, on perd peut-être de vue le chief people officer ou le chief talent officer – bref, le DRH.