À moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle française, le débat suscité sur les réseaux sociaux par le geste de l’acteur américain aux Oscars paraît bien dérisoire.
Écrire chaque semaine un billet, ce n’est pas le supplice de Sisyphe - mais pas loin. À chaque fois, trouver un sujet, si possible dans l’actu, une matière sur laquelle s’étonner, vitupérer, ou s’émerveiller (mais c’est moins drôle)… En ce lundi 28 mars, l’inspiration fait défaut. « Et si tu écrivais quelque chose sur la gifle de Will Smith ? », me suggèrent quelques âmes charitables. C’est vrai qu’en ce lendemain d’Oscars, on ne parle que de cela, sous tous les angles, sur tous les tons. Pourquoi Will Smith a-t-il claqué le beignet de Chris ? Comment réagit Chris Rock ? Est-ce que le geste avait du panache ? Ou était-ce un acte doublement sexiste ? Qu’en penser ? Le problème, c’est que je n’en pense rien. Mais vraiment rien du tout. Peu me chaut, je m’en bats l’aile, je m’en contre-cogne, en d’autres termes : on s’en fout éperdument, non ? Ce qui attriste le plus là-dedans, c’est la surchauffe extravagante autour de ce dérapage, la faiblesse relative de ses enjeux. Fatigue du débat permanent qui tourne à vide, du dégoisage de salon de coiffure, alors que l’émotion – feinte ou réelle – sur la guerre en Ukraine s’éloigne, et que le vrai débat, le débat politique, n’a toujours pas lieu, à deux semaines de la première échéance. Certains évoqueront une réaction toute humaine, un cas d’école de divertissement pascalien, au sens premier du terme. D’autres estimeront que, sur les réseaux sociaux, souvent, il y a des baffes qui se perdent.