[Chronique] La transition vers une économie plus durable est urgente pour les pays développés, gros émetteurs de CO2. Ce changement de paradigme, au cœur d’une formidable métamorphose du travail et de l’ensemble de notre économie, est déjà entré dans le quotidien de nombreux actifs.
Publié en mars dernier, le sixième rapport de synthèse du Giec insiste à nouveau sur l’accélération et l’intensification des multiples effets délétères du changement climatique. Ce rapport est aussi porteur d’un message d’espoir, véritable exhortation à se mobiliser pour la transition vers une économie bas-carbone. Si une telle transition est urgente pour les pays développés, gros émetteurs de CO2, il est tout aussi évident qu’ils disposent aujourd’hui de nombreuses solutions. Les innovations et les initiatives se multiplient partout dans le monde et également, bien sûr, en France ! Atteindre les objectifs fixés par le Giec nous impose d’évoluer vers plus de sobriété, plus d’efficacité énergétique, de faire évoluer nos sources d’énergie, nos modes de vie, de mobilité… à la fois pour lutter contre le changement climatique et s’y adapter.
Face à tous ces défis, j’ai la conviction profonde que la transition vers une économie bas-carbone est susceptible de créer de la croissance et des emplois dans notre pays et ce, dans tous les secteurs d’activité. Première bonne nouvelle : la transition écologique est déjà entrée dans le quotidien de très nombreux actifs, et pas seulement dans les secteurs concernés au premier chef comme les transports, l’agriculture ou le logement. Ainsi, l’économie circulaire est en train d’entrer dans les mœurs : les salariés et toute la population passent à une économie où l’usage des objets, leur réemploi, compte davantage que leur seule propriété. Une entité comme Decathlon fait ainsi évoluer son business model pour mettre l’accent sur les services autour des matériels de sport, plus que sur la vente de produits.
Un million de nouveaux emplois
Autre bonne nouvelle : chaque année, de nouveaux métiers liés à la transition bas-carbone apparaissent dans tous les domaines, y compris dans des secteurs auxquels on ne pense pas d’emblée comme le marketing, le droit, la communication, la publicité. Les entreprises s’appuient de plus en plus sur des juristes en environnement, des chargés de communication développement durable, des analystes data ESG, des managers numérique responsable… Au total, ce sont 1 million de nouveaux emplois qui pourraient ainsi être générés sur tous les territoires à l’horizon 2050, selon l’Ademe ! Une dynamique vertueuse… et entretenue par ces nombreuses entreprises qui ont choisi de relocaliser leur production en France pour réaffirmer notre souveraineté industrielle et diminuer l’empreinte carbone liée au transport de marchandises.
La transition vers une économie plus durable est ainsi au cœur d’une formidable métamorphose des métiers, du travail, et de l’ensemble de notre économie. Réussir une telle mutation, c’est l’affaire de tous ! De l’État, qui doit porter l’effort sur la formation aux métiers de la transition écologique, mais qui doit aussi pleinement jouer son rôle de régulateur en édictant des règles claires et stables… pour donner davantage de visibilité à la sphère économique ! En relation étroite avec l’État et les régions, les entreprises ont également un rôle clé à jouer pour accélérer la mutation. Dès à présent, elles sont nombreuses à avoir pris la mesure des impératifs liés à la transition écologique, que ce soit en dressant régulièrement leur bilan carbone ou en formant leurs salariés aux nouveaux enjeux, via des initiatives comme la Fresque du Climat ou 100 Leaders pour la Planète.
Le secteur privé comme le secteur public ont également bien compris que transition énergétique et transition digitale vont de pair : tous cherchent à faire le meilleur usage de la data pour mesurer finement, comprendre et analyser leur impact sur l’environnement. Ainsi, certaines municipalités ont recours au jumeau numérique pour le pilotage énergétique, à l’échelle de tout un quartier. Les nombreux défis de la transition bas-carbone nous poussent à changer de modèle. Mais face à ce changement de paradigme, les opportunités sont encore plus nombreuses ! Partout, les initiatives fleurissent. Partout, les conditions de travail se métamorphosent. Dans ce contexte, rien n’importe davantage que d’accompagner les initiatives, de mettre en mouvement les nombreux acteurs, pour que notre pays soit au rendez-vous du développement durable et se réinvente en profondeur. La France a tout pour réussir !