[Tribune] Sens, créativité et épanouissement doivent être au cœur de la nécessaire mutation de nos métiers. Il en va de leur attractivité.
6,7/10. C’est la note attribuée à l’attractivité des métiers de la communication aujourd'hui, selon l’étude Com-Ent/Occurrence, réalisée en 2022 auprès des professionnels du secteur de la communication et des étudiants. Comment expliquer cette faible désidérabilité, pour un métier si longtemps plébiscité, qui permet de donner vie à des projets, des idées, des causes… ?
Pourquoi devons-nous « redonner du sens » ?
Aujourd’hui, pour la plupart d’entre nous, le travail occupe la plus grande partie de notre journée, de notre attention, de nos efforts. Pourtant, il est souvent considéré comme une simple source de revenus. Selon la même étude, le sens donné au travail et l’intérêt intellectuel arrivent en premières positions dans les aspirations recherchées dans nos métiers, devant la rémunération, bon sixième. La quête de l’épanouissement et de la diversité des missions est prioritaire, tant pour les jeunes diplômés que pour les communicants actuels. Les métiers de la communication ont un rôle, une mission plus profonde, plus noble : ils doivent permettre de donner une voix et une visibilité à des engagements, des innovations, des changements lorsqu’ils en ont l’occasion. Et surtout, ils ont la lourde tâche de mobiliser pour faire bouger les lignes, faire avancer les choses en les rendant évidentes, simples, fédératrices. Nos métiers sont un moteur puissant pour militer, s’engager et fédérer.
Prenons un exemple concret : la campagne pour encourager au don d’organes, « Le premier NFT qui donne la vie », imaginée pour l’association France Adot. Un NFT stocké sur la blockchain permet d’encapsuler son consentement pour donner de la visibilité à son choix et s’assurer qu’il soit respecté. Cette campagne soutient une cause particulièrement porteuse de sens lorsqu’on sait que chaque jour en France deux personnes en moyenne meurent en l’absence d’organe disponible. Pour les équipes, elle permet de renforcer notre sentiment d'accomplissement tant professionnel que personnel. Cela nous encourage à faire mieux, à être plus créatifs et à donner le meilleur de nous-mêmes.
Comment retrouver du sens ?
Retrouver un sens et une raison d’être en faisant appel à notre créativité, à notre capacité à transcender les façons traditionnelles de penser ou d'agir, et à développer de nouvelles idées. Mais débordés par les nombreux projets à rendre ou la recherche de performance continue, comment prendre le temps pour réfléchir et pour créer ? Comme l’explique le magazine Forbes dans son article « Pourquoi l'ennui peut être bon pour votre cerveau, ainsi que pour la créativité et la productivité », l’ennui, dans le monde du travail, est toujours considéré comme de la paresse, de l’oisiveté. Or, pour créer, nous avons besoin de nous ennuyer. Et cela implique d’avoir du temps, pour penser, se perdre dans ses rêveries, passer sur une idée et y revenir. Combien de nouvelles idées sont nées sous la douche ou en flânant dans un magasin ?
Se permettre des moments d’ennui et de « pause », c’est parvenir à mieux connecter sa vie professionnelle et personnelle. S’accorder des « temps morts », ce n’est pas simplement « mettre en sourdine » son téléphone pendant 30 minutes, c’est aller voir une expo sur sa pause déjeuner, marcher sans ses AirPods… En mettant en place des mesures pour aller dans ce sens, telles que le télétravail flexible, les employeurs contribuent à la satisfaction et à la fidélisation des salariés, et à leur bien-être général, ce qui se traduit souvent par une meilleure productivité et une plus grande réussite organisationnelle. Nous devons casser le mythe du « métro, boulot, dodo » en remettant sur le devant de la scène l’épanouissement personnel au profit de la créativité et de la productivité. À nous, agences, d’aller explorer de nouvelles façons de travailler, d’expérimenter et de tester une nouvelle approche afin de redonner vie à l’attractivité de nos métiers.