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Avec plus d’un million d’auditeurs d’écart, France Inter tient la dragée haute à sa challengeuse RTL, selon la vague AER janvier-mars 2022 de Médiamétrie. Europe 1 poursuit sa chute.

Quatre antennes en progression sur les deux critères d’audience : Franceinfo, France Culture, Nostalgie et RFM. Cinq stations en régression sur les mêmes critères : Europe 1, RMC, Fun Radio, RTL2 et Virgin Radio. Et un leader, France Inter, qui continue à largement dominer les antennes. Voilà ce que peut être le bilan de la dernière vague d’audience radio de Médiamétrie.

Entre le 3 janvier et le 3 avril 2022, 40,173 millions de personnes en moyenne ont écouté chaque jour le média radio, soit une quasi-stabilité avec 52 000 auditeurs de plus par rapport à la même vague en 2021. Une déception vue l’actualité intense de ces dernières semaines, dominée par la campagne présidentielle et la guerre en Ukraine, sur fond de crise du covid. Autant de faits d’actualité majeurs qui auraient pu inciter les auditeurs à davantage allumer leurs postes de radio. Il s’agit d’une vague importante puisqu’elle compte 65 jours de semaine contre 60 l’année dernière. Notons que les principaux critères (audience moyenne passant de 10,5% à 10,1%, audience cumulée passant de 5,8 à 5,6 millions, durée d’écoute passant de 2h43 à 2h38) sont en recul pour cette vague.

France Inter conforte son avance

France Inter domine toujours largement ses concurrentes avec 6,9 millions d’auditeurs quotidiens, soit 1,1 million de plus que sa première rivale RTL. La station dirigée par Laurence Bloch depuis sept saisons affiche une audience cumulée de 12,5%, en hausse de 0,2 point par rapport au premier trimestre 2021 et une part de marché en progression notable de 0,6 point, à 13,9%. «Ces résultats nous touchent car ils sont comme la carte d’identité d’une rédaction que les auditeurs suivent et à laquelle ils font confiance, nous détaille Catherine Nayl, la directrice de l’information de France Inter. C’est très important pour nous dans un paysage médiatique qui tangue un peu parfois et après quelques attaques contre le service public. Nous essayons de faire notre travail sérieusement avec de la rigueur et sans parti pris. Nous creusons notre ADN qui laisse une large place au reportage et à l’expertise à la fois de nos chroniqueurs, de nos éditorialistes et de nos invités qui contextualisent l’information tout en faisant un pas de côté aussi

La station publique creuse ainsi l’écart avec sa challengeuse RTL, toujours deuxième avec 5,8 millions d’auditeurs, 10,6% d’audience cumulée (+0,1 point). Elle affiche une hausse sensible de sa part de marché avec + 0,7 point, à 13,1%. La station gagne 67 000 auditeurs. «Avec 13,1% de part d’audience, RTL est aujourd’hui la radio généraliste qui progresse le plus sur un an, portée par l’ensemble de ses émissions de 5h à 18h. L’équilibre de sa grille entre information, culture, divertissement et service a su convaincre les auditeurs, tout comme le nouveau souffle qui anime sa rédaction dans un contexte d’actualité particulièrement dense. RTL va continuer d’innover et d’événementialiser sa grille tout en restant au plus près des préoccupations et du quotidien des Français», souligne Régis Ravanas, le DG des activités audio du groupe M6 dans un communiqué.

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Confortant sa troisième place, Franceinfo réalise une performance quasi-historique en progressant d’un point sur un an, avec 9,9% d’audience cumulée, un record depuis 19 ans. Sa part de marché s’envole passant de 4,4% à 5,7% en un an. Elle gagne près de 600 000 auditeurs sur un an, séduisant au total 5,4 millions d’auditeurs. «En deux ans, nous avons gagné 1,4 million d’auditeurs, s’enthousiasme Jean-Philippe Baille, directeur de la chaîne. Nous sommes portés par la très forte actualité mais nous avons réussi à nous installer au-delà du réflexe info comme une référence en termes d’audience. Ces résultats valident à nouveau nos choix. Les auditeurs savent qu’ils trouvent sur notre antenne une information complète, diverse et de confiance dans notre matinale notamment, qui est écoutée par 2,9 millions de personnes, soit une progression de 311 000 auditeurs en un an. Enfin, notre durée d’écoute progresse, cela prouve que les gens restent sur notre antenne et y trouvent leur compte. Nous avons évolué en devenant une généraliste de l’info.»

Plus globalement, le service public affiche une audience quotidienne de 15,8 millions de personnes, soit un gain de 700 000 auditeurs en un an. «C’est un immense succès pour nous, nous détaille Dana Hastier, numéro 2 du groupe dirigé par Sibyle Veil. Et nous nous félicitons de la complémentarité de l’offre d’information sur quatre de nos antennes le matin. Avec la matinale de France Inter, qui réunit quatre millions d’auditeurs, le succès de la matinale de Franceinfo, menée par Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia, celui de la matinale de France Culture, qui invite intellectuels, universitaires, artistes et chercheurs pour expliciter l’actu et l’offre de proximité de France Bleu. Ces offres complémentaires essayent en permanence d’innover et d’être utiles aux auditeurs. Par ailleurs, je note le succès de notre offre de podcasts avec France Inter et France Culture, respectivement 1ère et 2e radio les plus podcastées de France. Ces podcasts nous ouvrent un territoire de conquête, celui de l’enfance pour France Inter et celui des jeunes adultes et étudiants pour France Culture. Globalement, Radio France a gagné 239 000 auditeurs de 13 à 24 ans en un an, soit +26 %, et c’est un public auquel nous sommes très attentifs. Nous travaillons d’ailleurs sur Mouv' avec son nouveau patron, venu de Konbini, Mathieu Margouget, pour développer une offre numérique à destination des moins de 25 ans.»

Europe 1 en chute libre

La station emblématique du groupe Lagardère, qui a opéré un rapprochement avec les têtes d’affiche et la ligne éditoriale marquée à droite de la chaîne CNews, a atteint un plus bas historique, à 3,9% d’audience cumulée (-1,1 point sur un an), pour 2,1 millions d’auditeurs quotidiens. Sa part de marché régresse à 3, % contre 4,5% un an avant. Elle est dernière du classement des radios généralistes. Notons que ces antennes sont globalement en baisse avec une audience cumulée de 33,4% contre 34,2% un an avant.

Des thématiques en progression

Ce sont en revanche les antennes thématiques qui réalisent une belle percée, passant de 14,2% d’audience cumulée à 15,7% et affichant une part de marché à 12,3%, soit +1,6 point. Ces chiffres sont portés par les succès historiques de Franceinfo, mais aussi par les performances de France Culture, qui réalise ses meilleurs scores. La station dirigée par Sandrine Treiner est écoutée par 1,8 million d’auditeurs quotidiens contre 1,6 million un an avant. Elle affiche une audience cumulée de 3,2%, soit + 0,3 point, et une part de marché en hausse de 0,2 point, à 2,7%. «Il s’agit pour nous d’un record historique toutes catégories de critères confondues, nous confie Sandrine Treiner qui dirige la station. Nos audiences sont notamment portées par le 6h-9h et le 18h-20h. En cette période dominée par la crise du covid, la guerre en Ukraine et la campagne présidentielle, ces résultats montrent à quel point nous avons besoin de recul et de connaissance dans des moments où le sentiment d’incertitude prend le pas sur le quotidien. Un nombre croissant d’auditeurs se tournent vers France Culture, où ils trouvent une information sérieuse et moins anxiogène en raison du temps qui est pris pour l’analyser. Enfin, je note que si toute la grille se porte bien, l’offre documentaire (LSD pour La Série Documentaire ndlr) proposée de 17h à 18h double quasiment ».

Les radios de musique classique, Radio Classique et France Musique, sont à égalité avec 1,8% d’audience cumulée, même si la seconde perd 0,1 point sur un an. Mais France Musique affiche une part de marché à 1,6% (stable) supérieure à celle de Radio Classique (1,7% en baisse de 0,1 point). Elles progressent toutes les deux en nombre d’auditeurs avec +48 000 aficionados en plus pour l’antenne publique et +38 000 pour la radio privée.

Des musicales globalement stables

Côté radios musicales, NRJ, en quatrième position toutes stations confondues, atteint 8,1% d’audience cumulée (-0,4 point) avec une part de marché de 6,1% (+0,1 point) devant Skyrock, stable à 6,2% d’audience cumulée et une part d’audience en recul de 0,2 point, à 3,8%. Nostalgie progresse notablement, en gagnant 0,4 point, avec 5,5% d’audience cumulée et 0,4 point en part de marché, à 4,6%. RTL2 est en recul en audience cumulée, à 3,9%, soit -0,2 point, et en part de marché à 2,9%, soit -0,1. Fun Radio affiche un recul plus conséquent avec 3,5% en audience cumulée (-0,3 point) et en part de marché à 2,3% (-0,6 point). Chérie FM perd 0,2 point en audience cumulée, à 3,1%, et demeure stable en part d’audience à 2,2%. RFM progresse sur les deux critères avec 3,1% en audience cumulée (+0,1 point) et 2,5% en part de marché (+0,1 point). Rire et Chansons affiche 2,2% en audience cumulée (+ 0,1 point) et reste stable en part d’audience à 1%.

Des programmes locaux en recul

Globalement, les programmes dits locaux sont en recul avec 16,6% d’audience cumulée contre 17% un an avant. Les Indés radios, groupement de 129 stations locales, régionales et thématiques, reculent de 0,5 point, à 13,1% d’audience cumulée et 10,6% en part de marché, soit -0,6 point. Quant à Fip, elle affiche une audience cumulée en progression (+0,1 point) et une part de marché en recul (-0,2 point) à 1,3 %, mais elle gagne 29 000 auditeurs.

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