Face aux critiques sur ses prix jugés trop élevés et le risque d'un développement du piratage, la plateforme de streaming britannique, détenteur des droits de Ligue 1, prolonge jusqu'à fin septembre son offre réduite à 19,99 euros par mois.
Forte de « très bons retours », la plateforme de streaming britannique DAZN prolonge jusqu'à fin septembre sa promotion sur le prix de l'abonnement à la Ligue 1 pour lequel elle a été critiquée, a annoncé à l'AFP le patron de DAZN France. « Les retours de la part des fans de Ligue 1, des clubs, de tout le marché sont très bons. Donc, on a décidé de continuer une semaine », a expliqué Brice Daumin, le PDG de DAZN France.
La baisse initiale, valable du 10 au 22 septembre, ramenait le tarif annuel de 29,99 à 19,99 euros par mois. La promotion sur l'abonnement mensuel, 19,99 euros les deux premiers mois, 39,99 euros ensuite, s'étale également jusqu'à la fin du mois, a précisé le dirigeant. Il estime que « les critiques sont derrière nous. Je pense que le prix c'est vraiment devenu un non-sujet, parce qu'avec la promo de bienvenue à 19,99 euros pour 12 mois on a toute la Ligue 1 (un match par journée est sur beIN Sports, NDLR), toute la Betclic Élite (Championnat de France de basket, NDLR), le MMA, enfin tous les sports de combat... »
A l'issue d'un long feuilleton, DAZN a acquis début juillet les droits de retransmission TV de huit matches de L1 par journée pour 400 millions d'euros en moyenne par an, beIN Sports diffusant de son côté une rencontre pour 100 millions d'euros annuels.
Le tarif de l'abonnement proposé par DAZN a suscité de nombreuses critiques, avec une ruée vers les modes de diffusion illégaux et des supporters qui ont exprimé leur mécontentement dans les stades par le biais de chants et de banderoles, visant également BeIN Sports.
Pour lutter contre le piratage, Brice Daumin entretient une « grosse relation évidemment avec l'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), avec la Ligue, avec l'APPS (association pour la protection des programmes sportifs), l'association de lutte contre le piratage sportif, dont on va bientôt être membre ». « C'est toute l'industrie créative qui est concernée » par le piratage, « ce n'est pas qu'un sujet DAZN », précise-t-il.
« Un sans-faute au démarrage »
Pour évaluer le succès de DAZN en France, les chiffres d'abonnés à la plateforme britannique restent secrets, mais Brice Daumin « mesure le succès à la satisfaction de nos abonnés et la satisfaction des clubs ». Il assure que « tous les clubs qu'on rencontre sont contents de ce qu'on fait, d'un point de vue éditorial et d'un point de vue promotion et du travail que l'on fait avec eux ». Ce travail, dit-il, « c'est la clef, c'est important pour nous de comprendre leurs attentes, c'est comme ça qu'on va mettre en avant la Ligue 1 et les clubs. »
Le dirigeant juge également les cinq premières semaines d'exploitation de la Ligue 1 comme « un sans-faute au démarrage. On est également en train de faire un sans-faute sur le basket qu'on a lancé vendredi [20 septembre] ». « Je pense que l'écosystème est en train de comprendre tout ce qu'on peut apporter : DAZN est un acteur 100% digital, nous sommes une plateforme, pas une chaîne ni un diffuseur classique », estime-t-il encore. « Nous sommes en train de transformer la manière dont on consomme le sport et ça c'est quelque chose qui est complètement nouveau ».
Brice Daumin évoque ainsi la possibilité de « s'adresser aux fans là où ils sont, sur les réseaux sociaux, dans des écosystèmes digitaux » mais aussi « la capacité à vendre des produits dérivés, le merchandising, le ticketing... Un écosystème est en train de se mettre en place ».