Philippe Croizon, consultant pour RTL pour les JOP, sportif, aventurier et conférencier, revient sur les grandes actualités de la semaine.

Les Jeux paralympiques démarrent ce vendredi, qu’en attendez-vous ?

C’est un coup de projecteur crucial en termes de communication pour faire évoluer le regard sur le handicap. Même si la société a déjà progressé sur ces sujets-là. Désormais on constate dans 20 ou 30% des publicités systématiquement une personne handicapée (en arrière-plan ou même au premier plan). On a enfin compris que le handicap pouvait être vendeur. Depuis les JOP de Londres en 2012, le regard sur le handicap a commencé à changer. J’espère que Paris 2024 va faire exploser la dimension anxiogène du handicap. En France, depuis la loi de 2005 pour « l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », le handicap commence à exister. Mais culturellement, il y a beaucoup de freins dans l’Hexagone, contrairement aux pays anglo-saxons où par exemple les mutilés de guerre ont toujours été reconnus et célébrés. En France, après la Première guerre mondiale, les gueules cassées étaient cachées. C’est toujours le cas pour les mutilés de guerre.

Après le record de médailles de la France (64) aux Jeux olympiques, quels sont vos pronostics pour les paralympiques ?

Non seulement il y a eu une pluie de médailles mais aussi une ambiance incroyable dans le public, avec plus de 110 décibels dans les salles durant les épreuves. On devrait aussi avoir une belle moisson de médailles avec les paralympiques. Seul bémol : le nombre d’athlètes. En effet en France, l’accès au sport des personnes à mobilité réduite est limité : seulement 2% des personnes handicapées ont une licence sportive contre 25 à 30% en Chine, qui a de véritables usines à champions pour les paralympiques.

Le succès incroyable des Jeux olympiques vous a surpris ?

Non, parce que j’y croyais totalement. Nous sommes un pays de Gaulois, râleurs, et révolutionnaires. Mais quand il faut se fédérer collectivement derrière son équipe ou pour une cause, on est les premiers. Ainsi quand il y a une catastrophe sur la planète, les Français sont les plus gros donateurs au monde. D’ailleurs, comme toujours, les grincheux d’avant Jeux étaient les premiers à hurler devant leur télévision pour soutenir leurs sportifs.

Cette année vous êtes consultant pour RTL durant les Jeux…

J'ai été consultant pour la première fois en 2012 aux Jeux paralympiques de Londres, pour France Info, juste après avoir réussi à relier les cinq continents à la nage. Cela a été une expérience incroyable. Londres a réellement inventé les Jeux paralympiques, avec des stades pleins à craquer. J’ai envie de revivre la même chose cette année. Aux Jeux de Rio en 2016, France TV avait diffusé 700 heures de direct pour les JO et 100 heures pour les paralympiques ; pour autant l’audience des paralympiques avait été plus importante. 

Vous venez de lancer une application VIP (Very Important Parking) et en parallèle vous multipliez les conférences...

35 000 personnes ont déjà téléchargé l’application VIP qui est gratuite. Elle recense 800 000 lieux accessibles (commerces, restaurants, toilettes…) et places de parkings. C’est une application participative, qui est enrichie par la communauté. Nous venons de lancer VIP en Suisse. Les commerçants doivent avoir en tête qu’un lieu accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR), c’est entre 10 et 12% de chiffre d’affaires en plus. L’objectif est d’accélérer vers l’accessibilité universelle. Par ailleurs, j’anime entre 100 et 120 conférences par an, majoritairement pour des entreprises, où je suis débout sur une scène avec mes prothèses et je fais marrer le public. J’ai coutume de dire que depuis que j’ai reçu trois décharges à 220 000 volts, je suis un chargeur d’énergie positive…

 

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