Avec des événements sans accroc au cœur d’une des plus belles villes du monde, la transformation d’un peuple d’irréductibles râleurs en supporters déchaînés, des transports qui fonctionnent et une sécurité rassurante… La presse étrangère exulte et se demande déjà comment les Américains pourront surpasser Paris 2024.

Après deux semaines magiques, les Jeux olympiques de Paris 2024 se sont achevés dimanche 11 août. Finalement acclamés par les Français, la presse étrangère ne tarit pas d’éloges pour ces Jeux, à commencer par le Los Angeles Times qui se demande « Comment diable les Jeux olympiques de Los Angeles 2028 peuvent-ils surpasser ce dont le monde vient d’être le témoin ? ». « Nous devons trouver le moyen de nous emparer de cette grandeur et de la faire plus grande encore », ajoute-t-il alors que le New York Times évoque « un triomphe de l’ambition » qui a « sorti la France de l’obscurité ».

Du côté de la presse espagnole, Le quotidien El País estime que « Paris illumine la route pour Los Angeles ». Lors de la cérémonie de clôture, « plus de 70 000 personnes au Stade de France et des millions partout dans le monde ont dit au revoir à ce rendez-vous qui vient disputer le titre honorifique de meilleurs Jeux de l’histoire ».

Paris « a tenté de réinventer les Jeux […] afin d’attirer une audience plus jeune et inciter plus de villes à postuler » pour leur organisation, écrit The Guardian, à Londres. Elle a montré comment les Jeux « peuvent fonctionner et se dérouler en toute sécurité dans […] un pays libre et démocratique », souligne Die Welt, quotidien conservateur allemand. « Chaque fois qu’un grand événement sportif s’achève, les organisateurs affirment qu’il n’a jamais été aussi beau […], à la différence près que c’était peut-être vrai », ne craint pas d’affirmer le Tagesspiegel à Berlin.

Bientôt tout redeviendra normal

Alors bien sûr, la France reste la France. Les commentateurs l’évoquent parfois avec une ironie grinçante. Le néerlandais Frank Renout, dans le quotidien Het Parool, salue « peut-être les Jeux les plus instagrammables de tous les temps ». Mais « bientôt tout redeviendra normal », assure-t-il. Car « si le bonheur était un sport olympique, la France n’aurait jamais remporté de médaille ».

Pour le Corriere della Sera, principal quotidien italien, dans un pays qui « semblait déprimé et en colère […], le besoin d’être bien, en paix, sans se disputer, a miraculeusement dominé ». Le journal La Repubblica assure, lui, que le président Emmanuel « Macron rêve de profiter de la vague d’enthousiasme des Jeux. Spoiler : il n’y arrivera pas […] ».

Au rayon des critiques figurent la propreté aléatoire de la Seine ou la nourriture du village olympique. Le quotidien espagnol El Mundo égratigne la « part d’ombre » des Jeux : « Pourquoi Israël, c’est oui et la Russie c’est non, la dose de transphobie, de racisme […], des célébrations dignes de l’homme de Cro-Magnon ». Et de pointer « des choses absurdes », comme le break dance. « À quand le twerk ? […] Dans quelques années, ça nous paraîtra aussi ridicule que la course en sacs de 1900 ».

Le South China Morning Post, à Hong Kong, note que le coût de l’opération (environ 10 milliards de dollars) reste limité face aux budgets de Tokyo 2021 ou Rio 2016. Mais des réformes doivent « augmenter les opportunités des villes du Sud global d’accueillir les Jeux », estime le chercheur Charles Morrison.

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