Hortense Thomine-Desmazures a pris en avril la tête de la régie publicitaire de M6, en remplacement de David Larramendy. Elle expose sa vision et ses premières actions.
Quelle est votre vision pour la régie ?
Hortense Thomine-Desmazures. La stratégie du groupe pour les années à venir est de se renforcer dans le digital tout en se développant sur ses deux jambes, le linéaire et le streaming. Pour accélérer cette convergence, nous avons deux piliers, l’organisation et nos offres commerciales. Nous avons lancé en janvier « Puissance 6 » qui utilise l’inventaire digital au service des clients linéaires en diffusant un même écran en linéaire et en non linéaire pour renforcer le reach instantané des campagnes. Nous aurons d’autres offres dans cette lignée dans nos prochaines CGV [conditions générales de vente].
Comment comptez-vous mettre en place cette stratégie ?
Avec un cabinet, nous menons depuis plusieurs semaines un appel d’offres pour adapter nos outils internes (planning, moteurs) dans une optique vraiment convergente. L’idée est d’anticiper les modes de vente et d’achat de demain avec des outils permettant de vendre de manière unifiée la TV et le digital. Soit nous retiendrons un acteur externe, soit nous construirons notre propre écosystème. Nous avons également interrogé plusieurs agences sur leur vision de l’achat vidéo de demain pour mieux comprendre leurs attentes, notamment en termes de simplification. On s’inspire beaucoup de ce qui se passe dans les autres pays et en particulier sur le marché allemand grâce à notre actionnaire RTL. Avec ProSieben [son concurrent], ils ont mis en place une initiative intéressante, un outil d’achat commun à destination du marché pour donner accès à la télé linéaire, l’AVOD, la TV segmentée.
Pouvez-vous détailler la nouvelle organisation ?
Elle se fonde sur trois piliers et sera opérationnelle en septembre. D’abord, nous créons un guichet unique en faisant converger les équipes trading TV et digital en une seule direction vidéo, qui adressera à la fois la télé et le streaming. Nous faisons la même chose pour l’audio. L’idée est aussi de simplifier les relations avec nos partenaires. Ensuite, nous créons un pôle annonceur, « Brands ». Nous avions déjà une équipe développement pour adresser les petits annonceurs en direct. Là, il s’agit de s’adresser aux grands comptes des principales agences afin de renforcer notre relation et de développer de nouveaux partenariats avec les marques.
Et le troisième pilier ?
Nous mettons en place une direction de la transformation digitale qui aura pour mission de piloter l’accélération de la digitalisation de M6 Publicité en lien avec les objectifs de croissance du groupe, de développer la convergence entre linéaire et non linéaire, de nouer des partenariats stratégiques et de renforcer la stack technologique ainsi que l’usage de la data.
L'ensemble de cette organisation se met en place avec les équipes existantes (300 personnes), hors recrutements ponctuels. Il y a eu des appels à candidature en interne, accompagnés de promotions.
Quel impact a la situation politique actuelle sur la vente de publicité ?
Cela ne remet en cause ni nos chantiers d’organisation ni la publicité aujourd’hui. Nous n’avons pas, à date, de signaux négatifs sur une potentielle baisse des investissements liée à un climat anxiogène mais restons évidemment prudents et vigilants.
Chiffres clés
24 millions Nombre de Français qui regardent chaque jour les chaînes du groupe M6.
+ 0,2 point Progression de l’audience en une saison sur la cible des 25-49 ans.