Filiale du CIO chargée de capter les images des Jeux olympiques de Paris 2024, l’Olympic Broadcasting Services s’est penché sur la façon d’améliorer la représentation du sport féminin à l’écran.
Sans lui, ce serait écran noir sur les Jeux. Filiale du CIO, l’OBS (Olympic Broadcasting Services) a pour mission de capter les images et les sons des Jeux olympiques de Paris 2024. C’est sur lui que s’appuieront les diffuseurs officiels – en France, France Télévisions et Eurosport – pour retransmettre la compétition sur leurs antennes. Comme en écho aux Jeux « responsables » voulus par le Cojo, où les athlètes hommes et femmes sont présents de façon paritaire, l’entreprise se félicite d’avoir pris des mesures pour contribuer à améliorer la représentation du sport féminin – même si, au final, ce sont les TV qui ont le dernier mot.
Selon une étude de l’Arcom sur le poids des retransmissions de compétitions sportives féminines datant de janvier 2023 (et portant sur quatre années), le sport féminin représente 4,8 % du total des diffusions sportives à la télévision, contre 74,2 % pour le sport masculin et 21 % pour les retransmissions de sport dit « mixte ». Autrement dit, même s’il y a du progrès entre 2018 et 2021 selon l’Arcom, il reste du chemin à faire. « Lors des Jeux olympiques de Rio 2016, par exemple, seules deux des douze épreuves médaillées du dernier dimanche étaient réservées aux femmes, ce qui s'est traduit par une couverture nettement inférieure à celle des épreuves masculines, à savoir 22 heures de couverture pour les hommes contre seulement deux heures pour les femmes, constate Yiannis Exarchos, directeur général de l’OBS. En outre, dans de nombreux sports, les finales féminines précédaient souvent les finales masculines, entraînant une plus grande exposition pour ces dernières ». Un travail a donc été mené après 2016 pour rééquilibrer le calendrier des médailles, en lien avec les fédérations sportives internationales et les comités d’organisation.
Davantage de femmes aux postes clés
En parallèle, l’OBS a mis en place des mesures interne, en expliquant favoriser l’embauche, la formation et la promotion de femmes à des postes clés. L’organisation compte aujourd’hui 47 % de femmes contre 30 % en 2011. Depuis 2017, 58 % des employés élevés à des postes de direction sont des femmes. Des mesures spécifiques ont été prises pour Paris 2024. « Parmi les 42 responsables de sites de diffusion d'OBS, deux tiers seront des femmes, ce qui représente une augmentation substantielle par rapport à la proportion de 50/50 observée à Tokyo. Ces responsables jouent un rôle essentiel dans le bon déroulement des activités de diffusion sur chaque site », expose le dirigeant. L’OBS a aussi augmenté le nombre de femmes parmi son équipe de commentateurs et commentatrices.
« Je pense qu'il est essentiel d'aborder la question de la représentation des femmes dans les reportages sportifs (…) C'est une chose que je trouve souvent irritante, en particulier lors des grands événements sportifs, où j'ai observé des stéréotypes persistants dans la couverture. Ce n'est pas nécessairement intentionnel ; c'est plutôt le résultat de préjugés inconscients ou d'habitudes bien ancrées, note Yiannis Exarchos. L'un des aspects les plus frappants est la façon dont les caméramans cadrent différemment les athlètes masculins et féminins, en recourant parfois à des représentations stéréotypées qui réduisent les athlètes féminines à des objets ». Pour résoudre ce problème, le CIO a élaboré des directives sur la représentation, auxquelles se réfèrent ses producteurs, réalisateurs et équipes, et que les diffuseurs sont également encouragés à adopter.
« Du point de vue de la diffusion, en s'appuyant sur l'audience record de la Coupe du monde féminine organisée en France en 2019, nous nous attendons à ce que les Jeux olympiques Paris 2024 servent de catalyseur supplémentaire pour accroître la couverture des sports féminins dans le pays hôte pour les années à venir », espère le DG.